« Le régime politique de l'Angleterre n'est pas une simple monarchie, […] mais un gouvernement mixte de ces trois éléments […] on peut le voir dans la chambre du parlement: […] le monarque ; les nobles qui sont l'aristocratie ; et les bourgeois et chevaliers la démocratie […] ». La structure, établie en 1559 par la reine Elisabeth 1ère est une «chose idéale » d'après John Aylmer (auteur politique inspiré par les Traités médiévaux, synthétisés par Sir John Fortescue dans On the Governance of the Kingdom of England 1471-1476). Il n'hésite pas à faire l'éloge de « la chose », qui faute d'examen suffisant de la part de ses contemporains est trop souvent mal jugée. Pour rendre compte ou pas de cette mystique harmonie institutionnelle, il convient, suite à son invitation détournée d'en faire l'examen de suite. Il s'agira précisément de s'interroger sur le rôle du Parlement dans la Constitution et surtout dans l'application de l'Etat Moderne anglais. Dès lors réside une contrariété évidente si ce n'est irrationnelle: penser ensemble « Elisabeth 1ère et le Parlement » c'est penser la monarchie de droit divin partageant sa totalité, son absoluité. L'enjeu est de savoir si la relation est dépassable et favorable aux deux pôles, œuvrant d'une part et d'autres, si ce n'est ensemble et alliés pour la nation. En effet, très avide de « gouverner par elle-même », la reine Elisabeth à peine installée au trône se réserve le « pouvoir ultime de décision » et réclame avec fermeté et intégralité l'obédience sans exception.
[...] La compétence du Conseil n'est limitée que par la reine. Instrument de gouvernement, de législation et de justice, il est l'arme par excellence de l'absolutisme. De plus, la reine s'attèle d'une part à fédérer la loyauté de la nation politique autour de sa personne. Le Parlement vote en 1559 l'« Acte de Suprématie Élisabeth 1re devient le gouverneur suprême de l'Église. Les pasteurs seront tenus de célébrer sa gloire, sa beauté et l'obéissance royale dans l'homélie. Elle dominera la religion. [...]
[...] Pour revenir à Roland Marx, il faut admettre le triomphe d'une monarchie modérée mais limitée Ainsi, Couronne et Commune joueront en Angleterre une grande partie dont l'enjeu sera le pouvoir suprême ; mais à la fin du siècle, l'imprudence d'une dynastie nouvelle donnera la victoire au Parlement. Bibliographie -Roland Marx, Histoire de la Grande-Bretagne, Coll. Armand Colin CDI 941 MAR. -John Aylmer, The Tudor Constitution, 2e édition, Cambridge University Press -Georges Minois, Les Tudors, Que sais-je ? PUF BU : MIN. -M. Duchein, Élisabeth 1re d'Angleterre, le pouvoir et la séduction Fayard 1999. CDI : 942.05 EU. [...]
[...] En somme, il y a eu treize convocations parlementaires en quarante- cinq ans, peu par rapport aux règnes précédents; c'est dire qu'elle n'en réunit qu'en cas de nécessité absolue. Le Parlement et Élisabeth 1re : conciliation Bien que l'institution parlementaire, cela s'entend désormais est une institution de second rang placée dans la main de la reine qui le convoque, le proroge et le dissout selon sa seule volonté ; des nécessités absolues, il y en aura. Et les épisodes conflictuels ne seront que rares. [...]
[...] Faire taire le Parlement, c'est faire taire le peuple. Et comme l'adhésion du peuple permet au gouvernement de s'emparer du pouvoir spirituel, alors ce serait tuer l'anglicanisme. Et puisque la reine dit être la femme la plus anglaise de l'Angleterre, ce serait la faire taire. Faire taire la reine, enfin c'est renoncer à la Monarchie. Pour soutenir la Monarchie, il faut donc le Parlement En ce sens, Élisabeth 1re rend les Communes plus représentatives en créant soixante-deux nouveaux sièges, attribués en général à des bourgs. [...]
[...] Enfin, l'intérêt de la nation s'exprime-t-il dans celui de la monarchie ? Une institution sauvée Au-delà des réserves émises en ce qui concerne la pratique de l'institution parlementaire, la délibération des deux Chambres suit les normes reconnues en 1529. Les projets de loi leur sont soumis. Les membres peuvent aussi proposer, prendre des initiatives. La reine les reçoit et s'exprime à son tour. Le Parlement d'Élisabeth est privé de certaines prérogatives sociales, mais ces dernières ne peuvent être simplement et strictement abolies. [...]
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