Sous les 3e et la 4e Républiques, le premier ministre (alors appelé président du conseil) était le chef de l'exécutif, conformément au régime parlementaire établi par les lois constitutionnelles de 1875 et par la Constitution du 27 octobre 1946. Au contraire, le président de la République n'exerçait en pratique qu'un rôle protocolaire. De même, dans tous les pays dont le constituant a mis en place un régime parlementaire, le chef de gouvernement est le chef de l'exécutif.
La situation de la France sous la 5e République parait bien singulière. En effet, la France (et elle seule) semble dotée de deux constitutions, l'une de type parlementaire conformément aux vœux du constituant de 1958, l'autre de type présidentialiste née de la pratique gaullienne et de la loi constitutionnelle du 6 novembre 1962 qui a établi l'élection du président de la République au suffrage universel direct.
[...] La situation de la France sous la 5ème République, parait bien singulière. En effet, la France (et elle seule) semble dotée de deux constitutions, l'une de type parlementaire conformément aux vœux du constituant de 1958, l'autre de type présidentialiste née de la pratique gaullienne et de la loi constitutionnelle du 6 novembre 1962 qui a établi l'élection du président de la République au suffrage universel direct. Il est important de souligner qu'une dyarchie est un régime politique ou un mode de fonctionnement d'une organisation dont le pouvoir est exercé conjointement par deux dirigeants ou deux groupes ayant une position égale avec une répartition égale de leurs attributions. [...]
[...] La cohabitation a bien fonctionné dans ces trois secteurs où s'exerce un partage des compétences sur u mode égalitaire. Le premier ministre doit aussi composer avec la volonté politique du président. Ainsi, la première cohabitation, bien que réussie, a été parfois crispée : le président Mitterrand, par exemple, a refusé de signer trois ordonnances ; de plus, il s'est parfois opposé à la politique économique et sociale du gouvernement Chirac, et a émis de vives critiques sur certains projets de loi. [...]
[...] Ainsi, le premier ministre intervient dans la fonction arbitrale du président de la République, cependant le chef de l'Etat intervient dans la fonction gouvernante du premier ministre. La mise en œuvre de deux pouvoirs propres nécessite la consultation du premier ministre par le président. Ainsi, le chef de l'Etat procède à la consultation du premier ministre avant de prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale ; il en est de même avant de recourir à l'article 16 C (dictature constitutionnelle) ; dans chacun des deux cas, l'avis donné par Matignon est un avis simple qui ne lie donc pas le président de la République. [...]
[...] La fonction arbitrale du président justifie les huit pouvoirs propres (art 19 que lui a octroyés le constituant de 1958 : la nomination du premier ministre, le recours au référendum législatif, le droit de dissolution, les pouvoirs de crise, le droit de message du Parlement, la nomination du tiers des membres du Conseil constitutionnel et de son président, la saisine du conseil constitutionnel pour les lois et les traités. Ces huit pouvoirs propres sont des prérogatives très importantes mais qui, par nature, sont des pouvoirs d'application discontinue ne permettant pas au président de gouverner. Cette fonction gouvernante appartient au seul premier ministre. [...]
[...] Le premier ministre forme le gouvernement, et il assure la direction de l'action gouvernementale. De plus, conformément à l'article 8 alinéa 1 de la constitution, et contrairement à la pratique présidentialiste du régime, le premier ministre n'est plus responsable devant le chef de l'Etat qui ne peut donc plus le révoquer. En période de cohabitation, le premier ministre assure bien évidemment la direction de l'action gouvernementale, conformément aux articles 20 et 21 de la constitution. Donc, à la tête du gouvernement dont il dirige l'action, Matignon détermine et conduit la politique de la nation, conformément au parlementarisme établi en 1958. [...]
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