Depuis l'élection en 1958 du Général de Gaulle, premier président de la Ve République, jusqu'à la présidence actuelle de Nicolas Sarkozy, la fonction présidentielle en France a beaucoup évolué.
[...] De 1997 à 2002, la cohabitation entre J.Chirac et L.Jospin a crée une situation qui a conduit à mettre en cause la lecture présidentielle des institutions de la Ve République, à contester la politique du domaine réservé (défense, politique extérieure) instaurée par de Gaulle au profit de la présidence, et à réhabiliter le rôle de l'Assemblée Nationale pouvant ainsi laisser croire qu'on était revenu à certaines pratiques de la IVe République. [...]
[...] Parce que même s'il faut détacher la fonction présidentielle de ses titulaires pour préserver la continuité de l'Etat, il est quand même nécessaire d'évoquer les actions qu'ils ont entrepris, afin d'étudier aux mieux l'évolution de la plus haute magistrature de France. Ainsi pour retracer cette évolution nous étudierons la place de la présidence de la République dans les institutions françaises puis l'exercice de cette fonction présidentielle sous la Ve République (II). La présidence de la République dans les institutions françaises Durée du mandat et mode d'élection 1-Du Septennat au quinquennat Depuis 1873, les présidents de la République en France étaient élus pour 7 ans. [...]
[...] Lui aussi a affirmé la prééminence présidentielle et a entrepris de giscardiser la Ve République face a son premier ministre gaulliste, Jacques Chirac. François Mitterrand élu en 1981, président socialiste soutenu par la gauche, a été le président de la première alternance. Il est aussi le seul président de la Ve république qui ait mené à son terme un second septennat. Lui qui avait pourtant été depuis 1958 un adversaire résolu et constant du gaullisme et des institutions de la Ve République, s'est efforcé de sauvegarder en toutes circonstances les prérogatives présidentielles. [...]
[...] Il peut s'adresser directement au pays et soumettre tout projet de loi à référendum : de Gaulle en 1958 (référendum Constitutionnel), en 1961 et en 1962 (autodétermination puis indépendance de l'Algérie), en 1962 (révision constitutionnelle) et en 1969 (réforme régionale et du Sénat) ; Pompidou en 1972 (élargissement de la CEE et adhésion du Royaume-Uni) ; Mitterrand en 1988 (sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie) ; en 1992 (ratification des accords de Maastricht) ; Chirac en 2000 (quinquennat) et en 2005 (sur la Constitution pour l'Europe). Il est le chef des armées, seul décideur de l'emploi de la force nucléaire (adopté par décret), et signe les traités. Enfin, confronté à des circonstances exceptionnelles, il peut recourir à l'article 16 qui lui confère les pleins pouvoirs : de Gaulle en 1961 pour riposter au putsch des généraux d'Alger. [...]
[...] Pour de Gaulle, la fonction présidentielle devait constituer la clé de voûte des institutions. Cette lecture gaullienne de la Constitution de 1958 impliquait le refus de toute idée de dyarchie, c'est-à-dire de partage du pouvoir exécutif exclue par conséquent toute idée de cohabitation entre un Président et un Premier ministre qui, issue de l'opposition présidentielle, ne saurait être son premier ministre Cette conception explique aussi sa démission volontaire en 1969 alors que rien dans la Constitution ne l'y obligeait. Beaucoup pensaient que la Ve République ne survivrait pas au général de Gaulle dans la mesure où ses institutions semblaient avoir été taillées à sa mesure. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture