« C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. Pour que l'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » [Montesquieu, De l'esprit des lois]. Dans sa théorie de la séparation des pouvoirs, Montesquieu prétend donc que « le pouvoir arrête le pouvoir ». En effet, si une même personne ou un même organe réunissait à la fois le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, il n'y aurait pas de liberté.
Aujourd'hui, la classification des régimes politiques permet de classer les régimes politiques en fonction de leur capacité à réaliser la séparation des pouvoirs. Ceux qui nous intéressent ici sont les régimes de séparation des pouvoirs que sont notamment le régime parlementaire et le régime présidentiel. Le régime parlementaire se réclame d'une séparation souple des pouvoirs ou pouvoir législatif et pouvoir exécutif collaborent ensemble et se tiennent mutuellement en respect par des procédures de mise en cause tandis que le régime présidentiel pousse à l'extrême la séparation de ces deux pouvoirs.
Longtemps légitime, il convient de se demander si la distinction régime parlementaire d'un côté régime présidentiel de l'autre est encore aujourd'hui d'actualité.
[...] Toutefois, les cohabitations ont provoqué le doute d'un retour au régime parlementaire. En effet, la défaite de la majorité présidentielle aux élections législatives de et 1997 a eu pour conséquence un retour au fonctionnement du régime parlementaire. Ainsi, le Président perd de sa légitimité face à un premier ministre soutenu par la majorité parlementaire. Mais ce retour du parlementarisme lors des cohabitations ne signifie pas que le rôle de l'Assemblée nationale est plus important car le Président garde le pouvoir de dissolution. [...]
[...] Ainsi, le président ne peut pas dissoudre le Parlement et celui-ci ne dispose pas du pouvoir de le renverser. Mais malgré tout, si ce régime porte une telle dénomination c'est grâce à la primauté et aux pouvoirs forts du président. Celui-ci est élu au suffrage universel direct ou indirect, il associe les fonctions d'un chef d'Etat et celles d'un chef de gouvernement. A la différence du régime de cabinet qui désigne le régime parlementaire, il y a des ministres qui, politiquement, ont à répondre de leurs actes devant le seul président. [...]
[...] Il faut en effet qu'il y ait confrontation entre une majorité et une opposition et cela n'est possible que si le gouvernement n'opprime pas la diversité de l'offre politique. La séparation des pouvoirs nécessite donc le pluralisme des forces politiques (bipartisme, multipartisme). Le régime d'assemblée est aussi une des anomalies à noter. Au sein de ce régime, l'exécutif est à la merci permanente du Parlement et ne peut conduire une véritable politique, laquelle exige un minimum de cohérence et de continuité. [...]
[...] Mais, c'est à partir de 1962 que la Cinquième république va prendre des allures de régime semi-présidentiel. En effet, lors du référendum du 28 octobre 1962, les Français se déclarent favorables à l'élection du Président de la République au suffrage universel direct. Cette modification du mode d'élection du Président va largement rectifier l'équilibre institutionnel au profit du chef de l'Etat qui tient désormais sa légitimité du peuple. Le premier scrutin de ce type fut organisé en 1965. De plus, son droit de dissolution limite la possibilité pour l'Assemblée nationale de mettre en cause la responsabilité du gouvernement. [...]
[...] Il y a la distinction entre chef de l'Etat et chef du gouvernement. Le chef de l'Etat est un peu le coordinateur du gouvernement, il est politiquement irresponsable (sauf dans le domaine pénal, on ne peut par exemple exiger sa démission suite à une mauvaise gestion des affaires publiques). Il peut être désigné par l'hérédité (ex : dans la monarchie constitutionnelle anglaise) ou par une élection (mais bien souvent hors du suffrage universel direct (ex : l'Italie ou l'Allemagne)). Dans un régime parlementaire, le chef de l'Etat est ainsi limité à des taches de représentations. [...]
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