« Si vous me permettez une image empruntée à l'architecture, je dirais qu'à ce régime parlementaire neuf il faut une clef de voûte. Cette clef de voûte, c'est le président de la République ». Michel Debré, dans son discours devant l'assemblée générale du conseil d'état, présentait le chef de l'État comme étant la clé de voûte des institutions. C'est bien l'idée qui domine, le chef de l'État est le premier personnage de l'état, mais au-delà, il est l'institution sur laquelle repose tout le régime. Dès la constitution « Grévy » et sous la 4ème République, le président a vu son rôle diminué, au contraire en 19558, De Gaulle veut restaurer l'autorité du chef de l'État. Le pouvoir présidentiel est réhabilité en 1958. Le chef de l'État est conçu en 1958 comme un arbitre, de Gaulle en 46 plaide pour un chef de l'état arbitre, national, placé au dessus des combinaisons politiques. C'est celui qui fait valoir la continuité et l'intérêt de la nation. Pour la première fois, le chef de l'état se voit conférer des pouvoirs propres, qui sont dispensés de contre-seing. La Constitution a subi une première transformation importante en 1962, le président devant désormais être élu au suffrage universel direct, ce qui lui confère une légitimité beaucoup plus forte pour impulser la politique de la nation. Le chef d'État est la personne qui exerce l'autorité suprême d'un État, qui représente l'ensemble de la nation dans le pays et dans les relations internationales. L'expression « monarque républicain » de Maurice Duverger, juriste et professeur de droit, voulait ainsi caractériser les nouveaux pouvoirs dont dispose le chef de l'État par rapport à ceux des Républiques précédentes. Cette expression reflète trois évolutions de la fonction présidentielle.
[...] Le chef de l'État, au titre du régime parlementaire, bénéficie d'une irresponsabilité politique. Cela signifie qu'il n'a pas à rendre compte des actes accomplis dans l'exercice de ces fonctions puisque sa responsabilité, par la procédure du contre seing, est transférée au gouvernement, a l'exception néanmoins des actes pris sous les pouvoirs propres. Si les députés veulent mettre en cause un des actes du chef de l'État, ils devront mettre en cause la responsabilité du gouvernement. (...)
[...] Cette expression reflète trois évolutions de la fonction présidentielle. D'abord, à la personnalisation du président. Cette personnalisation reposera sur la légitimité du chef de l'État. De plus, le terme monarque républicain suggère le rassemblement de nombreux pouvoirs par le président, propres à sa fonction et aussi envers de la nation. Enfin, d'après la tradition monarchiste, le président de la Vème République est irresponsable politiquement et juridiquement. Néanmoins, l'utilisation du terme de monarque renvoie à un pouvoir autoritaire alors que le terme républicain renvoie à la république. [...]
[...] En pratique, le chef de l'État compose le gouvernement, choisit les ministres. En dernier ressort, c'est bien le chef de l'État qui décide de la composition du gouvernement. C'est l'addition de ses pouvoirs propres et partagés qui font la puissance du chef en période de concordance. En période de cohabitation, le chef de l'État ne peut plus capter les prérogatives du premier ministre. Dans ces conditions, le chef de l'État est obligé de se replier sur son domaine réservé De Gaulle a critiqué cette théorie, rien dans la constitution ne permet d'affirmer que ces domaines soient réservés au chef de l'État Cela impliquerait que d'autres domaines ne lui soient pas ouverts. [...]
[...] Les pouvoirs propres du chef de l'État sont les pouvoirs dispensés de contre-seing. Il peut les exercer librement, selon son bon-vouloir, sans avoir à requérir l'accord du gouvernement. La liste de ces pouvoirs est établie à l'article 19 de la constitution : Les actes du Président de la République autres que ceux prévus aux articles 8 (1er alinéa) et 61 sont contresignés par le Premier ministre et, le cas échéant, par les ministres responsables Ses pouvoirs sont importants et il peut les exercer librement. [...]
[...] Il conserve aussi une fonction d'empêcher, le gouvernement de gouverner. Ainsi Mitterrand avait refusé de signer les ordonnances de Jacques Chirac. Les prérogatives du chef de l'État ne sont pas les mêmes selon la période de concordance ou de cohabitation. [...]
[...] Le chef de l'état : clé de voûte des institutions. Le chef de l'état a été désigné comme étant la clé de voûte des institutions du fait de sa légitimité qu'il tient directement du peuple et du fait de son irresponsabilité politique Le représentant de la nation, tenant sa légitimité du peuple. La constitution prévoit, dans son article 6 alinéa 1 et 2 qui dispose que Le président de la république est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. [...]
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