Discours de Bayeux - Charles De Gaulle (16 juin 1946) - Le général propose-t-il dans son discours des réformes de l'Etat et de nouvelles institutions françaises ?

Extraits

[...] Le général de Gaulle est convaincu que le peuple a un rôle à jouer dans l'édification de nouvelles institutions. La Vème République donne naissance à un régime démocratique dans lequel le peuple détient la souveraineté, il a le dernier mot, nonobstant le fait qu'ils élisent des représentants. La Vème république laissera place à une démocratie représentative, les citoyens élisent des représentants afin d'exercer le pouvoir en leur nom, mais le référendum a toujours sa place malgré tout. De nombreuses instabilités politiques ont vu le jour lors des régimes antérieurs. [...]

[...] La solidification de ces nouvelles institutions L'édification de nouvelles institutions solides est importante. Cependant, il ne faut pas pour autant que la solidité des institutions entraîne une dictature, synonyme d'un régime où le pouvoir est concentré entre les mains d'un individu ou d'une assemblée, d'un parti ou encore d'une classe. Les détenteurs du pouvoir ont un pouvoir absolu, obtenu la plupart du temps par la force, ils ne demandent aucune participation du peuple et ne veulent aucune opposition. Sous le Second Empire, l'empereur Napoléon Bonaparte concentrait tous les pouvoirs, ceci est un bon exemple de « dictature » ayant pour façade une démocratie. [...]

[...] Discours de Bayeux - Charles De Gaulle (16 juin 1946) - Le général propose- t-il dans son discours des réformes de l'État et de nouvelles institutions françaises ? Charles de Gaulle rédige les « Mémoires d'espoir », ce sont des mémoires inachevées faisant suite aux « Mémoires de guerre » parues en 1970. Une phrase tirée des mémoires d'espoir résume que c'est au général de Gaulle que revient les grandes lignes de la Constitution de la Vème république : « Ce qui va être fait, c'est, en somme, ce que l'on a appelé la Constitution Bayeux, parce que là, le 16 juin 1946, j'ai tracé celle qu'il faut à la France ». [...]

[...] Le général de Gaulle reprendra l'idée d'une première assemblée « il est clair et entendu que le vote définitif des lois et des budgets revient à une assemblée élue au suffrage universel direct ». Mais il rajoute une seconde chambre pour compléter la première « il faut donc attribuer à une deuxième assemblée élue la fonction d'examiner publiquement ce que la première a pris en considération, de formuler des amendements, de proposer des projets ». L'Assemblée nationale et le Sénat collaborent, ils votent les textes et contrôlent le gouvernement. [...]

[...] La question suivante se pose alors : le général Charles de Gaulle propose-t- il dans son discours du 16 juin 1946, des réformes de l'État et de nouvelles institutions françaises ? Il conviendra d'analyser dans un premier temps un renouveau institutionnel avec la Vème république, afin d'éviter les dysfonctionnements du passé puis d'étudier les solutions proposées dans le discours de Bayeux, une volonté d'affaiblissement de la suprématie du Parlement (II). I. Renouveau institutionnel avec la Vème République, afin d'éviter les dysfonctionnements du passé Le discours de Bayeux du 16 juin 1946 permet au général Charles de Gaulle de revenir dans la politique en rappelant sa légitimité au pouvoir du fait de son rôle majeur dans la libération de la France. [...]