En 1958, la Constitution de la Ve République a doté la France d'un Président fort, incarné par De Gaulle. La fonction présidentielle pris vraiment son essor en automne 1962, quand par un référendum inconstitutionnel de Gaulle fit élire le Président directement par le peuple et non plus par le Parlement. Les articles 6 et 7 de la Constitution furent modifiés donnant au Président de la République une légitimité le plaçant bien au dessus du Parlement.
Par la suite, tous les Présidents endossèrent leur rôle de monarque républicain, certain avec prépondérance comme George Pompidou, d'autres avec plus de tempérance comme François Mitterrand ou Valérie Giscard d'Estaing plus enclin à la discrétion. Pourtant, aucun n'attenta à la fonction telle que l'avait instaurée de Gaulle et tous lièrent un pacte de confiance quasi sacré avec les Français.
Comme on l'a vu, le fonctionnement de la Ve République est intimement lié à la personnalité de ses Présidents et à leur rapport avec la Nation. Il ne suit pas un schéma purement théorique. On peut donc se demander de quelle manière se marie la fonction présidentielle telle que de Gaulle et ses prédécesseurs l'ont pratiquée avec la forme institutionnelle de la France telle qu'elle est définie dans la Constitution ?
[...] Le Président de la République garant de l'accomplissement d'un programme politique Les prétendants à la Présidence de la République sont porteurs d'un programme qu'ils auront le devoir moral d'appliquer s'ils sont élus. Bien qu'il n'existe pas de mandat impératif sous la Vème République, le Président se doit vis-à-vis du peuple qui l'a élu de tenir ses promesses. La fonction présidentielle 1. Le Président de la République chef de parti. Le parti est l'infrastructure qui permet de porter un candidat. Il s'agit aujourd'hui de véritable écurie au service d'un homme censé incarner les idées du parti, lequel doit fédérer un certain nombre d'individus partageant des idées communes et des valeurs. [...]
[...] Les deux qualités du Président de la République et le risque de cohabitation La France a usé dix-huit régimes en l'espace de deux cents ans et s'est ainsi fait la réputation d'être un pays ingouvernable. C'est entre autres cette incapacité à se doter d'un gouvernement stable qui fera dire à Winston Churchill à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale que la France devrait être mise sous tutelle au même titre que l'Allemagne. Pourtant, de la IVème République rongée par l'instabilité ministérielle et ravagée par les déchirures de la guerre va naître la Vème République emmenée par un homme : le Général de Gaulle. [...]
[...] Des concurrents au Président 1. Le Premier Ministre chef de l'exécutif. Responsable devant l'Assemblée, il est le chef incontesté du gouvernement. C'est lui qui endosse la responsabilité de l'action du gouvernement. Il dispose d'une certaine indépendance vis-à-vis du Président comme l'ont montré par exemple les rapports entre Giscard et Chirac et la démission volontaire du Premier Ministre en désaccord avec le Président. Chef de la majorité à l'Assemblée, le Premier Ministre jouit d'une légitimité propre qui fait de lui un homme fort. [...]
[...] Cependant, tout est prévu dans la Constitution pour empêcher le Président d'agir seul et directement Par le vote des Français en cas de cohabitation. Les Français sont malins, il n'aime pas la politique et ils ont ainsi trouvé le moyen de ne pas en faire dit Jacques Toubon au sujet de la cohabitation. Simple décalage de calendrier que la reforme du quinquennat gomme ou volonté des Français de ne pas être gouverné, la cohabitation qui oppose le Président à son Premier Ministre empêche totalement l'action politique. [...]
[...] L'accomplissement de l'action gouvernementale dépend de la composition de l'Assemblée qui selon ses votes fait avancer ou non l'action gouvernementale. Elu démocratiquement au suffrage universel, elle a donc une légitimité et des compétences qui font contre poids à ceux du Président. Le Président : un acteur désarmé 1. Par la constitution et la structure institutionnelle. De Gaulle ne voulait pas être un monarque Républicain bien que sa Présidence s'apparenta à un règne. L'opposition craignait une prise de pouvoir de De Gaulle. De ce fait le Président est quelque peu désarmé. [...]
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