Le système politique allemand, conçu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, se caractérise par une stabilité considérable. En effet, il ménage un équilibre entre les quatre piliers du pouvoir : le gouvernement formé par le chancelier, le parlement (Bundestag) où s'exerce l'influence des partis, le conseil fédéral (Bundesrat) où sont représentés les gouvernements des Länder et la Cour constitutionnelle fédérale chargée de la protection des Droits de l'homme et du contrôle de constitutionnalité des lois.
Cependant, cet équilibre est de plus en plus remis en question par la montée en puissance du chancelier fédéral, personnage essentiel du système politique allemand et véritable chef de l'exécutif, à tel point qu'on parle aujourd'hui de « démocratie du chancelier ». Cette formule française approximative tente de retranscrire l'expression allemande de « kanzlerdemokratie » inventée dans les années 50 parallèlement à la mise en place du régime personnalisé du chancelier Konrad Adenauer.
Néanmoins, la prééminence du chancelier est limitée par des contraintes institutionnelles inhérentes au système allemand et la présence de contre-pouvoirs tels que les groupes de pression, les acteurs de la démocratie locale ou la tyrannie des médias dont le rôle va croissant en politique.
On peut alors se demander si l'expression « démocratie du chancelier » est toujours adaptée à l'Allemagne d'aujourd'hui et si elle n'est pas concurrencée par d'autres descriptions qui font de l'Allemagne une « démocratie de partis » ou une « démocratie médiatique ».
Nous étudierons d'abord en quoi le chancelier bénéficie d'une position forte dans la démocratie allemande avant de voir comment sa puissance est limitée
[...] Par ailleurs, Gerhard Schröder fut un chancelier fort du fait de son exploitation exceptionnelle des médias et de sa manière de polariser l'opinion publique. Néanmoins sa politique ne se démarque pas substantiellement de celle de l'opposition. Ainsi, le statut institutionnel et les pouvoirs dont dispose le chancelier lui confèrent une véritable légitimité qui le place au centre de la démocratie allemande. Cette position est renforcée par des éléments circonstanciels, notamment l'art de convaincre et de gouverner qui tient à la personnalité même du chancelier. [...]
[...] Ainsi, se concentrer sur l'élection du chancelier permet de simplifier les enjeux des élections législatives, de les clarifier et de les identifier à des personnes. Les grands partis n'ont d'ailleurs pas d'autres choix que de personnaliser ces élections en présentant leur candidat à la chancellerie La puissance du chancelier varie en fonction de sa personnalité et de ses choix Selon le politologue, Karlheinz Niclauss, la démocratie du chancelier vit autant de la personnalité et des choix du chancelier que de son statut institutionnel. Il note ainsi quatre éléments qui fondent l'autorité du chancelier au-delà de son statut. [...]
[...] Dans ces conditions, les intellectuels fréquentent de moins en moins la chancellerie et s'éloignent du pouvoir. Ils perdent ainsi la fonction d'opposition dont ils disposaient dans les années notamment lorsqu'ils se sont insurgés contre les effets de la lutte anti-terroriste qui générait un Etat policier Cette fonction de contestation perdure jusque dans les années 80, date à partir de laquelle le débat intellectuel en matière politique s'amoindrit et s'éparpille. Citons à cet égard, les dissonances dans les réactions des intellectuels lors de la guerre en Irak, chacun agissant à sa manière en menant une sorte de combat personnel Malgré tout, il paraît prématuré de considérer l'intellectuel politique comme une espèce en voie de disparition. [...]
[...] La démocratie du chancelier en Allemagne Introduction Le système politique allemand, conçu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, se caractérise par une stabilité considérable. En effet, il ménage un équilibre entre les quatre piliers du pouvoir : le gouvernement formé par le chancelier, le parlement (Bundestag) où s'exerce l'influence des partis, le conseil fédéral (Bundesrat) où sont représentés les gouvernements des Länder et la Cour constitutionnelle fédérale chargée de la protection des Droits de l'homme et du contrôle de constitutionnalité des lois. [...]
[...] Par ailleurs, si la procédure semble simple, elle est dans la pratique difficile à mettre en place. De fait, le Bundestag doit renverser le chancelier en élisant directement son successeur à la majorité absolue de ses membres, ce qui suppose un accord préalable entre ces derniers. Cette disposition conforte l'autorité du chancelier et évite en cas de crise toute vacance du pouvoir. Cette procédure n'a ainsi aboutit qu'une seule fois, lors du renversement d'Helmut Schmidt par Helmut Kohl en 1982. [...]
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