Au-delà de la logique des empires, la cité antique représente la première forme d'Etat organisé, avec son assise territoriale, l'expression d'une identité et d'une volonté collectives de la part de ses citoyens, et bien entendu des organes de gouvernement clairement définis et spécialisés. De ces cités antiques, Athènes est sans doute la plus originale, de par son régime qui figure comme un véritable embryon de démocratie directe. Ainsi, Athènes voit naître un système politique dont la légitimité est actuellement dominante dans le monde et dont la vocation est universelle
[...] L'organe est chargé de la préparation de la législation. Ce n'est ni un gouvernement ni une chambre des représentants, en raison de la rotation constante de ses membres. - L'exercice du pouvoir exécutif est fractionné, les charges de magistrats étant nombreuses et non hiérarchisées entre elles, en termes de prestiges ou de dignité - A tout moment pendant ou ultérieurement à l'exercice de leurs fonctions, les magistrats pouvaient être mis en accusation devant l'assemblée du Peuple, la Boulê, ou devant des tribunaux composés de citoyens tirés au sort ; mais la responsabilité politique et la responsabilité pénale demeuraient totalement confondues. [...]
[...] De ces cités antiques, Athènes est sans doute la plus originale, de par son régime qui figure comme un véritable embryon de démocratie directe. Ainsi, Athènes voit naître un système politique dont la légitimité est actuellement dominante dans le monde et dont la vocation est universelle. L'apparition de la démocratie dans la cité antique : - VIIIème siècle avant notre ère : apparition du modèle classique de cité antique sous la forme de républiques urbaines en Grèce (avec un régime aristocratique mais des différences juridiques et des évolutions historiques différentes) - VIème siècle avant notre ère : apparition de la démocratie à Athènes. [...]
[...] S'il n'y a pas nécessairement de filiation, il n'est pourtant pas neutre que le terme de démocratie soit grec, et qu'il ait servi a qualifier les régimes nés des révolutions américaines et françaises. Le principe de démocratie directe (c'est-à-dire l'exercice direct du gouvernement d'une entité politique par l'ensemble des membres actifs de son corps politique) fascine ainsi toujours notre démocratie représentative (malgré la procédure du référendum). Bibliographie : Jean, Gaudemet, Les institutions de l'antiquité, collection Domat, Montchrestien Moses, Finley, L'invention de la politique. Démocratie et politique en Grèce et dans la Rome républicaine, Flammarion Murray et Price, La Cité grecque d'Homère à Alexandre, La Découverte, 1992. [...]
[...] C'est une innovation historique majeure. - A l'âge classique : la majorité des cités grecques sont des tyrannies ou des oligarchies. Athènes est un cas unique : elle se donnera pendant près de deux siècles un régime démocratique qui inspire d'autres cités. La république romaine connaît une participation populaire avec les réunions des Comices où l'institution des tribuns de la plèbe, mais le réel pouvoir demeurait aux mains du Sénat qui représentait une oligarchie étroite. La singularité institutionnelle d'Athènes Après la tyrannie et les réformes de Clisthène en -507, le pouvoir s'exerce par le peuple et le gouvernement démocratique d'Athènes acquiert ses caractéristiques principales : - Le Peuple s'assemble régulièrement sur l'agora pour décider des affaires publiques, en moyenne 3 à 4 journées par mois. [...]
[...] - La procédure interdisait de présenter des propositions jugées contraires aux lois, sous peine de condamnation par un tribunal (prémisse d'un recours en inconstitutionnalité, puisqu'elle implique une sorte de hiérarchie des normes juridiques) Cette organisation politique de gouvernement par le Peuple (étymologiquement démocratie vient du Grec demos -peuple- et kratia -pouvoir-) était très différente de la tyrannie de Syracuse ou du régime militariste égalitaire de Sparte ou des régimes oligarchiques répandus en Grèce. Critiques et limites du système athénien : Dans l'antiquité, la démocratie et son modèle apparaissait plutôt sous un jour négatif, ainsi chez Platon qui préférait l'aristocratie (régime mixte où les meilleurs l'emportaient sur la masse). On considère alors que la populace envieuse impose sa tyrannie à la cité. Pour Aristote, le régime politique d'Athènes est la corruption d'un régime harmonieux. [...]
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