Si le Président était autrefois, dans le cadre de la IIIe République (Constitution Grévy) et de la IVe République, un personnage fantoche au rôle simplement honorifique, il prend dans le cadre de la Ve République une place centrale et décisive. Il est garant du respect de la Constitution, arbitre dans les conflits politiques entre les institutions étatiques, est garant de l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire (article 5), en outre il est le chef des armées (article 15) et peut se voir confier les pleins pouvoirs en cas de crise grave (article 16).
Il s'agit d'un Président acteur doté de compétences étendues et « clés » de telle sorte qu'il apparaît presque paradoxal de le dispenser d'une responsabilité politique qui semblerait un moyen de prévenir les écarts de conduite éventuels.
[...] En outre, dans le cadre d'un régime parlementaire visant à sauvegarder les libertés et à prévenir toute incursion d'un pouvoir dans un autre, en principe caractérisé par la prédominance des Chambres et par la responsabilité du Cabinet devant celles-ci, la fonction présidentielle ne semble pas pouvoir jouir d'une trop grande importance sans qu'il n'y ait là une remise en cause concrète de la nature même du régime. La question de la démocraticité de la responsabilité présidentielle est donc avant celle de l'existence d'un paradoxe fonctionnel. [...]
[...] Ainsi, à travers ces exemples il apparait que la responsabilité présidentielle si elle semble n'être aucunement un instrument démocratique pour sauvegarder l'équilibre des pouvoirs et renforcer l'exécutif n'en est pas moins limitée en ce sens que le peuple lui-même peut sanctionner un chef de l'Etat dont les agissements seraient critiquables. Par suite, il semble que la responsabilité politique du Président de la République soit moins une réalité politique qu'elle n'est une règle de principe. [...]
[...] II- L'irresponsabilité présidentielle, une mesure limitée en principe La responsabilité présidentielle telle qu'entendue par la Constitution du 4 octobre 1958 c'est-à-dire en une irresponsabilité politique ne doit pas passer sous silence l'existence d'une responsabilité pénale si limitée elle- même soit-elle ainsi que l'existence toujours présente d'une sanction populaire par le désaveu du Président A. La responsabilité pénale comme exception Le Président de la République est un politique irresponsable c'est-à- dire qu'il ne peut lui être opposé aucun acte pris dans le cadre de sa fonction et dans la conduite de la politique du pays. Cette conception n'exclut cependant pas une responsabilité pénale. Le Président est donc susceptible de se voir opposer un acte émané de sa personne si celui-ci n'a pas pour source sa fonction. [...]
[...] Il s'agissait de rétablir une véritable séparation des pouvoirs et de fait un équilibre entre ceux-ci. Si le Président de la République devait revêtir une fonction institutionnelle en ce qu'il devait avoir pour rôle de garantir le respect de la Constitution, de l'ordre institutionnel ou encore de l'intégrité du territoire, il devait aussi représenter une certaine orientation politique : l'application d'une certaine politique selon Valery Giscard d'Estaing. C'est dans l'optique d'un Président acteur que s'inscrit cette conception dualiste de la fonction présidentielle. [...]
[...] Une décision de la Cour de cassation du 10 octobre 2001 reconnait l'immunité totale du Président de la République pendant son mandat. Il ressort de ces décisions une volonté de conserver l'irresponsabilité du Président même pénalement mais surtout une reconnaissance de cette idée qu'il ne peut indéfiniment être irresponsable et qu'ainsi il faut restreindre l'immunité reconnue au seul mandat. Ainsi, le Président de la République, s'il ne peut se voir poursuivre pendant son mandat peut avoir à répondre des actes commis par lui dès l'expiration de celui-ci. [...]
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