Premier ministre, Ve République, pouvoir exécutif, bicéphalisme, régime semi-présidentiel, chef du gouvernement, cohabitation, président de la République
Le pouvoir exécutif en France est généralement bicéphale, car il se compose de deux têtes, le président de la République et le Gouvernement, formé par les ministres et secrétaires d'État sous l'autorité du Premier ministre, avec pour mission de "[déterminer] et [conduire] la politique de la nation", prévue par l'article 20 de la Constitution. Il revient donc au Premier ministre de représenter le corps exécutif, et de parler en son nom, notamment devant le Parlement. Il a donc un rôle essentiel, étant l'interlocuteur du Parlement, le chef du gouvernement, et disposant de l'administration publique. Cependant, la fonction du Premier ministre semble parfois effacée au profit du président de la République, qui domine les institutions sous la Ve République, amenant à parler d'un régime semi-présidentiel. En effet. Bien que les régimes parlementaires dans d'autres pays se caractérisent par un régime moniste, la Ve République tend vers une pratique dualiste, dans laquelle le gouvernement est responsable devant l'Assemblée et devant le chef de l'État.
[...] Dès lors, le Premier ministre détient aussi un rôle important dans la procédure législative, qu'il peut orienter en sa faveur à travers des moyens de pression sur le Parlement. Enfin, le Premier ministre est le seul titulaire du pouvoir réglementaire au sein du gouvernement, dont il détient l'essentiel exercice, ce qui lui permet de faire exécuter des lois dans des domaines non réservés au législateur. Néanmoins, il doit partager ce pouvoir avec le président de la République dans certaines conditions, ce qui contraint les deux personnalités centrales de trouver une stabilité entre leurs fonctions respectives pour qu'elles soient pleinement complémentaires. [...]
[...] Toutefois, si la formulation de l'article 8 suppose que les fonctions du Premier ministre ne cessent que lorsqu'il présente sa démission au gouvernement, la pratique institutionnelle suggère une interprétation différente de ces dispositions. Le Premier ministre tire sa légitimité du choix du président de la République, il se considère par conséquent lié par sa confiance, acceptant donc de démissionner selon la volonté du président. Ainsi, le chef d'État semble pouvoir révoquer facilement le chef du gouvernement, surtout en période de présidentialisme majoritaire, amenant à parler d'une tutelle politique sur le gouvernement, subordonnée au chef de l'État. [...]
[...] Bien que le Premier ministre ait un rôle central sous la Ve République, sa place semble fragilisée par une responsabilité dualiste du gouvernement et soumise à la prééminence présidentielle, accentuée par le fait majoritaire A. La responsabilité politique dualiste du Premier ministre La Ve République se caractérise aussi par un régime parlementaire dualiste, dans lequel le gouvernement est responsable devant le Parlement, mais aussi devant le chef d'État. Si sous les IIIe et IV Républiques, la responsabilité du gouvernement était mise en jeu par l'investiture, qui permettait au Premier ministre de demander un vote de confiance à l'Assemblée juste après sa formation, la pratique Gaullienne a supprimé ce mécanisme. [...]
[...] ] il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires." Cet article délimite ainsi les compétences et le champ d'action du Premier ministre, lui accordant comme mission principale d'être le chef du gouvernement. En effet, contrairement aux autres membres du gouvernement, le Premier ministre est le seul interlocuteur du Parlement dans la procédure législative et doit notamment s'adresser à l'opposition parlementaire lorsqu'elle a déposé une motion de censure qui lui permet de remettre en cause la responsabilité et la confiance du gouvernement. [...]
[...] le président se voit contraint en période de cohabitation d'obtenir l'accord du gouvernement, ce qui confère au chef du gouvernement un rôle central dans la prise de décision, dominant l'espace politique. Le Premier ministre peut ainsi imposer son autorité face au président de la République, ayant le soutien d'une majorité parlementaire contraire à ce dernier, ce qui permet une réaffirmation de sa légitimité à l'égard du peuple. Cependant, bien que le Premier ministre ait un rôle central sous la Ve République, sa fonction est fragilisée par un présidentialisme puissant. II. [...]
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