"De la Constitution d'Angleterre" est un extrait du Chapitre VI de De l'Esprit des lois. Ce chapitre VI est l'un des plus longs de l'oeuvre et aussi l'un des plus célèbres par l'analyse que Montesquieu fait, dès le début, des trois pouvoirs et de leur séparation.
Montesquieu semble en avoir trouvé la source dans le traité Du gouvernement civil de Locke (1689) et dans ses conversations avec son ami anglais Boling-Broke.
Dans ce texte : "De la Constitution d'Angleterre", Montesquieu ne nommera l'Angleterre qu'à la fin de son chapitre après avoir dressé le tableau de la constitution (...)
[...] ce procédé est assez habituel dans l'Esprit des Lois. Mais alors, qu'est-ce que la liberté politique pour Montesquieu ? Ce grand penseur du siècle des Lumières l'a déjà défini dans le chapitre III de ce Livre XI : c'est droit de faire tout ce que les lois permettent» mais ici, il se place à un point de vue plus subjectif et exprime cette même idée avec d'autres termes tels : «tranquillité d'esprit qui provient de l'opinion que chacun a de sa sûreté»; cette deuxième approche de la liberté politique est vue sous une forme psychologique et morale : le citoyen, s'il agit conformément aux lois c'est là le sens de «droit de faire tout ce que les lois permettent»), aura l'assurance de ne pas être inquiété et donc aura cette «tranquillité d'esprit». [...]
[...] Après avoir posé les différentes confusions possibles, Montesquieu va illustrer la thèse qu'il soutient, à savoir, celle de la séparation des pouvoirs. III/ ILLUSTRATION DE LA THESE Il faut rappeler que Montesquieu était avant tout un magistrat et, en tant que tel, pour lui, l'indépendance du pouvoir judiciaire est essentielle; et, c'est bien ce qu'il va montrer en faisant une opposition entre le gouvernement modéré des royaumes d'Europe et le despotisme de la Turquie. Le fait que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif soient réunis n'est pas un obstacle à un véritable gouvernement monarchique, aristocratique ou démocratique (ce sont les formes de gouvernement que Montesquieu considère comme modérées), alors que la confusion du pouvoir judiciaire avec les deux autres conduit nécessairement au despotisme : «Chez les Turcs, où ces trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme». [...]
[...] Enfin, Montesquieu envisage l'hypothèse de la confusion des trois pouvoirs. Dans cette hypothèse, Montesquieu y met toute son énergie et commence son paragraphe par «Tout serait perdu si . Cette confusion des trois pouvoirs serait catastrophique pour la liberté des citoyens quel que soit le gouvernement, même celui démocratique (ou peuple»). Ici, Montesquieu rappelle en quoi consiste la distinction des trois pouvoirs en reprenant les mêmes formules qu'il avait employées au début de son chapitre pour le pouvoir législatif («faire des lois» et le pouvoir judiciaire («juger les crimes ou les différends des particuliers») alors qu'il définit le pouvoir exécutif comme celui «exécuter les résolutions publiques» de façon générale et non plus seulement dans l'ordre international. [...]
[...] La condition même de cette liberté est, pour Montesquieu, l'aménagement des trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. la constitution d'Angleterre» se décompose en trois parties; première partie : définition des trois pouvoirs deuxième partie : la condition de la liberté politique avec la séparation des pouvoirs et troisième partie : illustration de la thèse par un exemple (III). DEFINITION DES TROIS POUVOIRS Dans les deux premiers paragraphes du texte, Montesquieu va donner les définitions qui seront utiles par la suite pour étudier les rapports de la liberté et de la forme de gouvernement. [...]
[...] II/ LA CONDITION DE LA LIBERTE POLITIQUE En trois lignes, Montesquieu définit cette liberté politique et en examine la condition générale : liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d'esprit qui provient de l'opinion que chacun a de sa sûreté; et pour qu'on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel qu'un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.» Puis, dans les paragraphes suivants, Montesquieu montre comment la confusion des pouvoirs peut faire obstacle à cette condition générale; et, là, il insiste en reprenant toujours la même tournure stylistique : «Lorsque . il n'y a point de liberté», n'y a pas de liberté, si . «Tout serait perdu, si . [...]
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