Le peuple américain, sans racines et sans histoire, vénère la plus vieille constitution écrite. Simplement augmentée de quelques 25 amendements en 2 siècles, la constitution reste inchangée. La recette d'une telle longévité réside dans son ambiguïté. Il est significatif que, dans tout débat politique aux Etats-Unis, quel que soit son objet, partisans et adversaires se réfèrent tous à la Constitution pour en tirer argument en faveur de leurs thèses
[...] Après avoir défendu aux états fédérés d'avoir une diplomatie (article I section la constitution américaine détermine les moyens de la politique étrangère : les traités et le personnel diplomatique. Les traités (article II, section 2 al sont conclus par le président avec l'avis et le consentement du Sénat ; la même procédure est suivie pour la nomination des ambassadeurs, des autres ministres et des consuls, des juges à la cour suprême et de tous les fonctionnaires des Etats-Unis ( article11, section , le congrès pouvant se décharger de cette fonction sur le président et les chefs des départements pour certains fonctionnaires inférieurs. [...]
[...] La Virginie a notamment envoyé : Washington, Mason, Madison, Blair ; la Pennsylvanie : Franklin, Robert Morris, Gouverneur Morris, James Wilson, Jared Ingersoll ; Alexander Hamilton, l'ancien aide de camp du général Washington représente le New York ; Rufus King et N. Gorham le Massachussetts. Bref, parmi les grands Américains il y a 2 absents : Thomas Jefferson qui exerce les fonctions d'ambassadeurs à Paris et John Adams qui exerce ces mêmes fonctions à Londres. Ce rassemblement de l'élite du pays a souvent eu pour conséquence une lecture économique marxiste de la Constitution ( cf. J. Allen Smith, the spirit of american government, 1907) (cf. [...]
[...] De même cette conjonction explique l'absence de souplesse de la constitution américaine. Ensuite les checks and balances constituent un paravent commode lorsqu'un pouvoir veut empiéter sur les compétences de l'autre. L'idée d'équilibre entre les pouvoirs est un mythe. La constitution américaine se caractérise par une institutionnalisation du conflit entre les pouvoirs et par une généralisation du contrôle des pouvoirs les uns sur les autres. Ainsi s'institue un énorme système de compromis et de marchandage entre la Maison Blanche et le Capitole. [...]
[...] S'agit-il d'une simple négligence ? D'aucuns ont prétendu que les constituants avaient déjà beaucoup travaillé et que l'été 1787 avait été très long et très chaud. On peut aussi arguer que chaque Etat s'était déjà doté de ce genre de déclaration. Disons avec plus de sérieux que les fondateurs étaient intimement convaincus qu'ils avaient inscrit assez de garanties dans leur texte. De surcroît, de par son indépendance vis à vis de la société, le judiciaire est sensé constitué le meilleur gardien des libertés. [...]
[...] A l'évidence, les constituants ont rejeté l'idée d'une pure démocratie. Le système mis en place est libéral mais pas totalement démocratique. Pour s'en convaincre il suffit de rappeler : l'élection indirecte du président, le poids modérateur du Sénat, la non élection des juges de la Cour Suprême, la nature antimajoritaire du contrôle de constitutionnalité des lois et tout simplement encore l'abus d'autorité des fondateurs dont le mandat initial n'était que de réviser les articles de Confédération Il est clair que les délégués se méfiaient du peuple ou plutôt de l'oppression de la part d'une majorité populaire qui constituerait un risque de tyrannie aussi redoutable que celui d'une monarchie absolue. [...]
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