Si la Vème République est régime parlementaire où le gouvernement est responsable devant le parlement, notre République se caractérise cependant par un président fort à la tête de l'Etat. En effet, la Constitution du 4 octobre 1958 en partie rédigée par Charles De Gaulle, consacre un président aux fonctions renforcées mais élu par un collège élargi. Ce n'est que par référendum du 28 Octobre 1962 que ce mode d'élection prévu par l'art 6 de la Constitution fut modifié : depuis le 6 novembre 1962 (effectivement en Décembre 1965) le président est alors élu au suffrage universel direct. Certains opposants à cette révision ont accusé De Gaulle de vouloir ainsi arquer la République vers un système présidentialiste, alors que ce mode d'élection ne visait selon ce dernier qu'à « garantir les libertés et valeurs de la République durablement ». Alors quelles sont les conséquences d'un tel mode d'élection ? Il vient ici à s'interroger sur l'importance de ce mode d'élection au suffrage universel direct sur la vie politique et institutions. Ce mode électoral fait de l'élection présidentielle un moment clef de la vie politique, mais consacre également un président fort. Le développement s'organisera donc autour de deux parties : d'une part en déterminant l'impact de ce mode électoral au sein de la vie politique démocratique ; puis de s'interroger sur la place présidentielle alors attribuée au sein des institutions.
[...] En démocratie moderne, les gouvernants doivent avoir les moyens de gouverner. Ceci passe donc par les élections législatives qui sont corrélées aux présidentielles. Une élection qui en détermine d'autres Le président de la République ne dispose que du pouvoir de faire faire et non celui de faire. Pour mettre la politique escomptée de l'élu de tous les Français, ceux-ci doivent alors lui en donner les moyens. Cela passe en portant à l'Assemblée Nationale des députés en accord avec la politique du Président. [...]
[...] Mais cela, uniquement en dehors d'une période de cohabitation bien sûr Juridiquement, il ne peut le faire. Mais en réalité et uniquement en période de fait majoritaire, le gouvernement se plie à son autorité. Il en va de même pour la présentation du gouvernement. Quant au référendum, s'il est un pouvoir propre du président, son autorité peut être amenée à transformer le référendum en plébiscite. La notion de plébiscite (question de confiance d'un homme) est donc liée à l'autorité confiée au président suite à son élection au suffrage direct. [...]
[...] Par exemple selon l'art 8 il nomme le Premier Ministre, et le gouvernement sous proposition de ce dernier. Il peut soumettre par référendum une proposition de loi au peuple sous certaines conditions (art 11). Mais le pouvoir le plus important est le droit de dissoudre l'Assemblée (art 12). Le président doit pour cela en demander l'avis aux présidents des deux chambres ainsi qu'au premier ministre. Mais ce pouvoir reste discrétionnaire : il peut dissoudre sur n'importe quelle raison. Cependant, dans la pratique cela ne se présente pas. Le président dispose donc de ces pouvoirs importants. [...]
[...] Une autorité qui confère, de surcroît, des pouvoirs en faits Tout d'abord, quant à la responsabilité du Premier Ministre et du gouvernement. Ceux-ci sont responsables uniquement devant le Parlement (régime parlementaire).ceci est inscrit dans la constitution. Mais en réalité il s'agit bien d'un régime parlementaire dualiste où le gouvernement est également responsable devant le président. En effet, celui-ci acquiert toute son autorité par le simple fait de son élection par la majorité des Français. Au regard, également de la légitimité absolue, de cet élément, le président peut alors demander au Premier Ministre de présenter sa démission ou celui de son gouvernement. [...]
[...] Mais d'autre part, les conséquences dans la vie politique sont telles que le mode d'élection a rendue l'élection présidentielle déterminante pour le système politique, dans l'orientation de la politique nationale. Cependant, le fait d'être élu par le peuple n'entraînerait-il pas des conséquences également quant aux fonctions du Président ? Car si ce mode d'élection est direct, il confie donc une autre vision de la place présidentielle au sein des institutions, d'où la critique et le risque de basculer vers un régime présidentialiste. [...]
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