L'élection du président de la République au suffrage universel, instaurée par le référendum du 28 octobre 1962, marque un véritable tournant dans le jeu des institutions françaises. Elle légitime à la fois l'action du Général de Gaulle et pérennise sa volonté d'un exécutif fort, au dessus des partis et capable d'entreprendre pour la Nation des politiques d'intérêt général. Pourtant le résultat du référendum n'allait pas de soi ; la France n'avait connu qu'un seul précédent pour le moins fâcheux : l'élection du président Louis Napoléon Bonaparte, qui pour se maintenir au pouvoir organisa le coup d'Etat du 2 décembre 1851. C'est donc dans un climat incertain et passionné que furent modifiés les articles 6 et 7 de la Constitution : l'élection du chef de l'Etat se fait désormais par le peuple.
Le président fait désormais face, par l'intermédiaire de son premier ministre à l'Assemblée Nationale, seul organe national à avoir également adopté le suffrage universel pour mode d'élection. Une nouvelle crainte apparaît dès lors : celle d'un exécutif qui prendrait le pas sur le législatif, les prérogatives présidentielles s'agrandissant par la pratique politique. De même, le système des partis fut atteint par ce mode de désignation : l'élection en deux tours favorise en effet la bipolarisation des partis, chacun d'eux soutenant un candidat et devenant dès lors de véritables machines électorales.
L'élection du président au suffrage universel est-elle un élément perturbateur du jeu institutionnel et politique français ?
[...] Les conséquences de l'élection du président de la République au suffrage universel L'élection du président de la République au suffrage universel, instaurée par le référendum du 28 octobre 1962, marque un véritable tournant dans le jeu des institutions françaises. Elle légitime à la fois l'action du Général de Gaulle et pérennise sa volonté d'un exécutif fort, au dessus des partis et capable d'entreprendre pour la Nation des politiques d'intérêt général. Pourtant le résultat du référendum n'allait pas de soi ; la France n'avait connu qu'un seul précédent pour le moins fâcheux : l'élection du président Louis Napoléon Bonaparte, qui pour se maintenir au pouvoir organisa le coup d'Etat du 2 décembre 1851. [...]
[...] Et même après les accords d'Evian du 18 mars 1862, De Gaulle continue de faire sentir que le centre du pouvoir est à l'Elysée. Le 14 avril 1962, il nomme G. Pompidou comme Premier ministre ce qui irrite les députés : Pompidou n'est pas un parlementaire. De même une rumeur de réforme de la Constitution agace l'Assemblée nationale. Le 22 août 1962 : attentat du Petit Clamart. De Gaulle pense que sa mort aurait pu signer la mort de la Ve République : l'homme qui aurait pris sa place n'aurait pu qu'être une marionnette des députés. [...]
[...] Le poids politique des partis de gouvernement ne cesse par ailleurs de diminuer. A l'extérieur ce sont les partis d'extrême droite qui se renforcent au détriment des partis de gouvernement. Il est critiqué aussi de l'intérieur par une volonté de dépasser le système de parti traditionnel. Enfin la multiplication des petites candidatures aux élections présidentielles confirme cette contestation du système. C Tentatives de réponses les tentatives récentes de réformes Pour éviter ces inconvénients le quinquennat présidentiel a été mis en place. [...]
[...] Cela devrait permettre de revenir au présidentialisme majoritaire. Mais cela n'est pas garanti pour autant. Une refonte du système : la réforme impossible ? Vers un vrai régime présidentiel à l'instar des Etats-Unis ? Il se définirait alors par un exécutif concentré autour du Président, un exécutif qui ne peut être renversé par le parlement, un parlement puissant qui ne peut être dissout, un droit de veto du président et la disparition du poste de premier ministre. Cependant le régime présidentiel à l'américaine est lié à un système bipartisan que la tradition française n'a jamais connu, il ne serait donc pas applicable Vers un retour au régime parlementaire, à l'instar de l'Allemagne, de l'Angleterre ou de l'Italie ? [...]
[...] Il y a donc partisanisation de l'élection présidentielle. Le vote fait plus appel aux passions qu'à la raison d'où l'émergence du vote protestataire. " Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme on leur dira " disait le royaliste Alexis de Tocqueville. II Un élément perturbateur, qui par la pratique politique est devenu source de conflit L'élection du président au suffrage universel peut être source de déséquilibre et donc de conflits entre les pouvoirs : La France est devenue au fil des temps une monarchie, élective certes, mais quasi absolue. [...]
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