Du point de vue constitutionnel, le droit français se caractérise par un exécutif bicéphale. Le pouvoir exécutif est partagé entre le président de la République et le premier ministre. Ce partage du pouvoir constitue un point de fragilité incontestable de la Constitution de 1958. D'un point de vue juridique, la Ve République ne déroge pas à l'histoire constitutionnelle française en confiant la direction effective de la nation au pouvoir exécutif.
Cependant, au regard de la constitution de 1958, il apparaît que le pouvoir exécutif ne se borne pas à la simple exécution des normes législatives. Le pouvoir exécutif a la mission de préparer les lois, de les faire voter par le parlement, de les exécuter et de les appliquer par le biais de l'édiction d'une réglementation. De manière fondamentale, le pouvoir exécutif détermine et conduit la politique intérieure et internationale de la France en disposant d'une administration au pouvoir important.
En principe, au terme de l'article 20 de la Constitution, c'est le premier ministre qui détient à titre principal le pouvoir exécutif. « Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation ». La constitution paraît donc claire en accordant l'essentiel des pouvoirs exécutifs au premier ministre.
Cependant, en période présidentialiste, le président peut, par l'intermédiaire de la présidence du conseil des ministres, s'immiscer progressivement dans la gouvernance de la nation au point parfois d'effacer son premier ministre. De plus, la légitimité conférée au président par son élection au suffrage universel direct (SUD) lui permet d'élargir ses pouvoirs en subordonnant le gouvernement à son autorité.
[...] Le président dispose du rôle fondamental de représenter la France sur la scène internationale. Ainsi, d'après l'article 14, le président accrédite les ambassadeurs, les envoyés extraordinaires et négocie les traités. Il dispose également du droit de ratification des traités. Ce pouvoir est assez ambigu en cas de cohabitation. Les relations avec le parlement. Le président promulgue les lois et peut éventuellement demander une nouvelle délibération du parlement selon l'article 10. Le président signe les décrets de convocation des sessions extraordinaires et prononce la clôture des sessions. Les relations avec le gouvernement. [...]
[...] D'une part, du fait de la coïncidence des élections présidentielle et législative, les Français n'ont plus l'occasion de s'exprimer sur une élection nationale que tous les cinq ans au lieu de trois précédemment. D'autre part, le rapprochement des élections réduit sensiblement l'intérêt et la portée de la campagne électorale et du scrutin législatif. Cela fut accentué par le fait que le calendrier électoral de l'année 2002 ait été inversé. En privilégiant l'élection présidentielle, l'inversion du calendrier électoral coule indéniablement dans le sens de l'interprétation présidentialiste de la constitution. L'interruption du mandat. Le mandat présidentiel dure en principe cinq ans. Cependant il peut arriver qu'il soit interrompu avant de parvenir à son terme. [...]
[...] La portée de la responsabilité pénale. La notion de haute trahison a été abandonnée ; désormais le président ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le parlement constitué en haute cour. Le déclenchement de la procédure ainsi que le vote de la destitution résultent d'un vote à la majorité des deux tiers de chacune des deux assemblées. V Une autorité disposant de pouvoirs variables Un président monarque en période présidentialiste Le président dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale et le premier ministre fait office de collaborateur subordonné du chef de l'État. [...]
[...] Le système français est celui de l'intérim dont les modalités sont fixées par l'article 7 de la constitution. Les fonctions présidentielles sont provisoirement exercées par le président du sénat qui, s'il ne peut en assurer la charge, est remplacé par le gouvernement. Le rôle du président par intérim est limité. Il se borne à assurer une jonction sans pouvoir mener une politique personnelle. A cette fin, la constitution interdit au président par intérim de dissoudre l'Assemblée nationale, d'organiser des référendums ou encore de réviser la constitution. [...]
[...] le scrutin présidentiel L'élection avant 1962 au suffrage universel indirect. Avant la révision constitutionnelle de 1962, le chef de l'État était désigné par un collège électoral comprenant environ 80000 élus. A la différence des précédentes républiques, le chef de l'État n'est plus exclusivement élu par les parlementaires. Cette modification du mode de désignation était nécessaire afin de préserver la fonction présidentielle en ne la soumettant pas notamment aux pressions politiques des députés. L'élection après 1962 au suffrage universel direct. La loi constitutionnelle du 6 novembre 1962 procéda à une révision de la constitution afin de permettre l'élection du président au SUD. [...]
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