Dyarchie asymétrique, dyarchie exécutive, Ve République, présidentialisation du régime, pouvoir exécutif, cohabitation, président de la République, premier ministre
La dyarchie exécutive, qui se définit par le partage du pouvoir exécutif entre le Président de la République et le Premier ministre, n'a pas pour but d'opposer ces deux figures de l'État, mais plutôt d'équilibrer leurs prérogatives. Ce système a été mis en place après des décennies de crises politiques, caractérisées par une instabilité chronique des régimes précédents, notamment sous la IIIe et la IVe République. La faiblesse de l'exécutif dans ces régimes avait conduit à une paralyse gouvernementale, incapable de répondre aux exigences du pays.
Sous la pression de cette instabilité, le général de Gaulle, à son retour au pouvoir en 1958, décide de refonder les institutions françaises sur un modèle inédit d'exécutif bicéphale. Le Président de la République devient ainsi le garant des institutions et de la stabilité nationale, tandis que le Premier ministre, à la tête du gouvernement, est responsable devant le Parlement de la mise en oeuvre de la politique. Cette organisation, bien que clairement définie dans la Constitution de 1958, ne se traduit pas toujours de manière linéaire dans la pratique politique. L'élection du Président au suffrage universel direct en 1962, par exemple, bouleverse l'équilibre des pouvoirs, renforçant la figure présidentielle et modifiant la nature même de cette dyarchie.
[...] L'évolution du rôle du Premier ministre sous Pompidou, Giscard d'Estaing et Sarkozy illustre cette tendance. Dans ces périodes, le gouvernement se met au service de la présidence, réduisant l'influence propre du chef du gouvernement. Le Premier ministre devient alors un simple « collaborateur », selon la formule de Nicolas Sarkozy, ce qui va à l'encontre du principe de dyarchie inscrit dans la Constitution. Cette évolution a entraîné une présidentialisation marquée du régime, en particulier lorsque les présidents disposent d'un soutien populaire direct, ce qui rend leur pouvoir encore plus incontestable. [...]
[...] Ainsi, le Président de la République, avec des pouvoirs propres, devient l'arbitre ultime des conflits politiques et institutionnels, tandis que le Premier ministre, chef du gouvernement, doit être responsable devant le Parlement, lui assurant une légitimité parlementaire. Cela illustre le souhait de "rééquilibrer" le pouvoir exécutif en France, tout en garantissant une certaine souplesse face aux pressions externes, qu'elles soient internes ou internationales, comme le montre la gestion de la guerre d'Algérie. Ce choix s'inscrit dans une dynamique visant à renforcer l'autorité de l'État sans sombrer dans un régime autoritaire. L'instauration de la dyarchie devient une réponse pratique aux crises qui ont déstabilisé les républiques précédentes. B. [...]
[...] L'existence d'un gouvernement responsable devant le Parlement est restée un principe fondamental de la Constitution. Les présidents successifs ont dû composer avec un système qui, malgré ses imperfections, a permis de garantir un certain équilibre des pouvoirs. Cette complexité de la dyarchie, faite d'intérêts institutionnels et politiques contradictoires, a ouvert la voie à des pratiques parfois floues mais fonctionnelles. II. Une dyarchie asymétrique : entre présidentialisation et cohabitation A. La domination présidentielle en période de concordance politique Lorsque le Président de la République dispose d'une majorité parlementaire alignée sur lui, il impose largement son autorité. [...]
[...] Comment se partagent les compétences et responsabilités entre le Président et le Premier ministre sous la Ve République ? Introduction « La Constitution de la Ve République n'est ni présidentialiste, ni parlementariste, elle est une constitution de compromis entre les deux formes de pouvoir. » Ces mots de Michel Debré, l'un des principaux architectes de la Constitution de 1958, illustrent parfaitement la philosophie qui sous-tend le système politique français de la Ve République. La dyarchie exécutive, qui se définit par le partage du pouvoir exécutif entre le Président de la République et le Premier ministre, n'a pas pour but d'opposer ces deux figures de l'État, mais plutôt d'équilibrer leurs prérogatives. [...]
[...] Lors de cette crise, le général de Gaulle, figure emblématique de la Résistance et ancien leader du gouvernement provisoire, revient sur la scène politique pour restaurer la stabilité de la France. Son retour au pouvoir ne se fait pas sans conditions. Il réclame un pouvoir exécutif fort et stable pour résoudre la crise algérienne et pour réformer les institutions. Ce retour se matérialise par la rédaction d'une nouvelle Constitution, dans laquelle un exécutif bicéphale est instauré, marqué par la coexistence d'un Président de la République et d'un Premier ministre. [...]
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