Dès les premières années de la Ve République, une large partie de la doctrine contestait, avec André Hauriou (ancien sénateur de la IVe République), l'affirmation de la suprématie présidentielle : « La Constitution de 1958 organise un système parlementaire rationalisé, fonctionnant sous le contrôle d'un président arbitre qui détient, certes, de considérables attributions, mais ne semble devoir s'en servir, tout au moins à la lecture du texte, qu'en cas de circonstances exceptionnelles ou de fonctionnement défectueux des institutions. »
Dès lors, on remarque que deux « doctrines » s'opposent, celle qui s'inscrit dans l'idéologie et/ou la conception gaullienne de la Ve République et celle qui s'inscrit dans une conception plus conforme au texte de 1958. C'est pourquoi, pour les uns, la cohabitation s'avère être une des applications possibles du régime qui s'inscrit justement dans la logique de la Ve République.
Selon les « doctrines » la considération de la cohabitation change du tout au tout parlant pour les uns d'une dénaturation du régime et pour les autres un retour à l'esprit de la constitution. En ce sens, nous pouvons nous demander si la cohabitation modifie la nature du régime politique mis en place par la Constitution du 4 août 1958? En d'autres termes, cette pratique altère-t-elle l'essence même de la Ve République ?
[...] Par cette modification, le président de la République se voit doter d'un important crédit motivé par la décision du peuple souverain. Dès lors, l'effectivité du régime parlementaire semble s'estomper au profit d'une présidentialisation du régime. Néanmoins, l'apparition des cohabitations à partir de l'année 1986 n'ont, non seulement, pas apporté des craintes face une pratique nouvelle, mais plutôt la recherche d'une position réellement conjointe dans un cadre particulier ; en d'autres termes, le retrait progressif du chef prééminent, pour ainsi dire, la réaffirmation du caractère parlementaire du régime. [...]
[...] Ainsi, cette déviation présidentialiste des institutions se caractérisant par la rupture de l'équilibre des pouvoirs au profit du président de la République et par le mépris du texte constitutionnel a été résolue par la cohabitation, et ce, en redonnant un pouvoir important au premier ministre, pouvant alors faire face à un président avide de puissance mais aussi en réinscrivant la dyarchie comme principe constitutionnel de l'exécutif. B. L'affirmation du régime parlementaire par l'effacement temporaire du chef de l'état La constitution du 4 octobre 1958 a été conçue sur les bases d'un régime parlementaire. [...]
[...] Les cohabitations modifient elles la nature du régime politique mis en place par la constitution du 4 août 1958 ? Pour le Gal de Gaulle une constitution, c'est un esprit, des institutions, une pratique Si l'on admet cette définition, qui accorde la primauté à l'esprit sur la lettre de la constitution alors on peut estimer que la cohabitation conduit à un véritable changement de constitution, car l'esprit comme la pratique des institutions sont totalement bouleversés. Si l'on s'y plonge de plus près, il est vrai que la cohabitation, qui désigne la coexistence institutionnelle entre un chef de l'État et un chef du gouvernement (issu de la majorité parlementaire) politiquement antagoniste, vu, selon la pratique gaullienne, remet en cause une pratique instituée dès la promulgation de la constitution, le 4 octobre 1958, par le Gal de Gaulle, un président de la République fort. [...]
[...] Quant à celles du premier ministre, elles sont définies aux articles 20 le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation [ ] et 21 le premier ministre dirige l'action du gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l'exécution des lois. [ ] Cependant, la conception gaullienne du régime en a décidé tout autrement dénaturant le régime en faisant tomber en désuétude la compétence gouvernementale, s'inscrivant alors dans celle du chef de l'État. Le président, empiétant sur les compétences du premier ministre, cette dyarchie devient plus ou moins caduque. [...]
[...] Ainsi, on observe que dans la conception que le Gal et président de Gaulle se fait du régime, l'homme fort n'est autre que le président qui se voit reconnaître constitutionnellement des compétences propres telles que, prévu dans l'article il a la capacité de la nomination du premier ministre qu'il peut également révoquer ; il nomme les ministres, sur proposition du premier ministre et peut les révoquer. Il préside le conseil des ministres (Art. 9). Il est le chef de l'exécutif et s'occupe donc de son bon fonctionnement. Il dispose d'un droit de dissolution de l'assemblée (Art. [...]
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