La Constitution du 4 octobre 1958 a été rédigée afin de mettre fin à l'instabilité gouvernementale et à la crise de la guerre d'Algérie : elle est marquée par un exécutif fort. Étant la « clef de voûte » du régime, le président lorsqu'il a le soutien de la majorité parlementaire joue un rôle primordial, mais si celle-ci lui fait défaut alors son rôle est nettement plus effacé.
La cohabitation désigne le fait que la majorité gouvernementale et parlementaire soit d'orientation politique opposée à celle de la majorité présidentielle ; ce qui se traduit alors comme la coexistence d'un président de la République et d'une majorité politique qui lui est opposée à l'Assemblée nationale. En France, cela se distingue par une opposition politique entre le président de la République et le premier ministre.
La Ve République apparaît alors comme un régime hybride présentant simultanément des caractéristiques propres au régime présidentiel et au régime parlementaire. C'est cette originalité qui explique, en période de cohabitation, l'effacement temporaire de la fonction présidentielle au profit du premier ministre.
Par conséquent, les cohabitations modifient-elles la nature du régime politique mis en place par la Constitution du 4 octobre 1958 ?
[...] Le terme de cohabitation a été employé pour la première fois par Edouard Balladur dans une tribune du journal Le monde en date du 16 septembre 1983. Cette situation politique commence après les élections législatives ; le chef de l'Etat issu du suffrage universel va alors partager le pouvoir exécutif avec le premier ministre et un gouvernement qui sont d'une majorité parlementaire à laquelle il est opposé. On retrouve alors à la tête de l'Etat deux personnalités, d'où le caractère dyarchique, qui vont devoir prendre la responsabilité du pays et représenter la France sur la scène internationale. [...]
[...] Les cohabitations modifient-elles la nature du régime politique mis en place par la Constitution du 4 octobre 1958 ? Si vous me permettez une image empruntée à l'architecture, je dirai qu'à ce régime parlementaire neuf, et à cette Communauté qui commence à s'ébaucher, il faut une clef de voûte. Cette clef de voûte, c'est le président de la République. Cette fraction du discours de Michel Debré prononcé le 27 aout 1958, nous permet d'ores et déjà de voir la revalorisation du Chef de l'état. [...]
[...] Par conséquent, Les cohabitations modifient-elles la nature du régime politique mis en place par la Constitution du 4 octobre 1958 ? Dans une première partie nous mettrons en lumière l'origine de la cohabitation sous la Ve République, puis dans une seconde partie nous verrons que les cohabitations sont sources de changement dans le régime politique de la Ve République. L'origine de la cohabitation sous la Ve République La cohabitation est l'une des conséquences de la révision constitutionnelle de 1962 par conséquent la pratique du présidentialisme est plus ou moins anéantie A. [...]
[...] Cependant dans les faits, depuis 1962 et la bipolarisation de la politique française le président et le premier ministre sont la plupart du temps issus de partis politiques de couleur différente. B. Un président retranché dans son rôle d'arbitre Le fait qu'il n'y ait pas de coïncidence entre la durée du mandat présidentiel et celle de l'Assemblée nationale, avant la révision constitutionnelle relative au quinquennat, remet en cause l'équilibre institutionnel. La défaite de la majorité présidentielle aux élections législatives de et 1997 a ainsi eu pour conséquence le retour à un fonctionnement parlementaire du régime. [...]
[...] La Ve République apparait alors comme un régime hybride présentant simultanément des caractéristiques propres au régime présidentiel et au régime parlementaire. C'est cette originalité qui explique, en période de cohabitation, l'effacement temporaire de la fonction présidentielle au profit du premier ministre. De ce fait, on se retrouve plus proche d'un régime parlementaire car on observe une lecture parlementariste de la Constitution alors qu'en période de non-cohabitation, on observe une lecture présidentialiste. En effet, le terme de cohabitation est né, seulement, en 1986 lorsque François Mitterrand (issu du Parti socialiste) désigna J. [...]
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