Nous verrons dans une première partie que les différentes expériences de cohabitation sous la Vème République ont entraîné un large retour à la lettre de la Constitution, au rôle d'arbitre du Président décrit par le texte et au libre exercice des pouvoirs propres du Premier ministre. Cependant, nous constaterons dans une deuxième partie que la réalité est plus complexe, le Président n'étant jamais tenu totalement à l'écart de la détermination de la politique de la nation
[...] 1993-95 : une cohabitation douce D'emblée, la différence se marque par rapport à la période précédente ; le respect politique s'est imposé entre MM. Mitterrand et Balladur. Ainsi, si la première cohabitation fut crispée, celle-ci fut apaisée en raison de la maladie du Chef de l'Etat et du devoir d'Etat auquel ses protagonistes se soumirent. Après les élections législatives de mars 1993 marquées par l'écrasante victoire des partis de la droite classique, les leaders traditionnels de celle-ci, à savoir MM. [...]
[...] En effet, parmi les régimes parlementaires bireprésentatifs, nous allons voir que la Vème République est le seul régime dans lequel la cohabitation entraîne un changement de système politique. Alors qu'en période de concordance entre majorités parlementaires et présidentielles, la France fonctionne dans un système présidentialiste ; en période de cohabitation, le système devient parlementariste ou gouvernementaliste, opérant alors un retour vers une lecture plus stricte du texte constitutionnel. Néanmoins, il convient de se demander si les cohabitations se traduisent par un retour pur et simple à la lettre de la Constitution et notamment à l'article 20 le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. [...]
[...] Ce rôle d'arbitre qui place le président au dessus des partis augmente fortement la popularité du président et lui attribue une grande légitimité très appréciée des français. B. Le libre exercice des pouvoirs propres du Premier ministre et le rééquilibrage des pouvoirs partagés Pouvoirs propres Une fois le Premier ministre libéré d'une tutelle que le Président n'est plus en mesure d'exercer, faute de majorité de soutien, on observe un transfert du pouvoir réel au Premier ministre résultant de la simple application des articles 20 et 21 de la Constitution. Art.20 C. Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. [...]
[...] D'une cohabitation à l'autre les thèmes se renouvellent mais la tactique présidentielle est toujours la même. Mitterrand critiquait la politique sociale de la droite, Chirac attaquait plutôt le gouvernement sur le terrain de la politique économique et de la politique de sécurité. Dans un cas comme dans l'autre l'objectif poursuivi est de compenser une perte de pouvoir politique par un gain de popularité. B. Un système politique dépendant du système des variables déterminantes Selon la conjoncture politique et surtout selon la personnalité des protagonistes, le climat de la cohabitation peut être extrêmement différent. [...]
[...] Cependant, dans ce domaine des rapports avec le Parlement, on ne peut pas à proprement parler de retour à la lettre de la Constitution car même en période de concordance des majorités, les incursions présidentielles étaient plutôt rares. En effet, peu porté par tempérament à se mêler aux joutes parlementaires, le général de Gaulle laissait son Premier ministre agir en toute liberté dans ce domaine. De plus, ces successeurs n'étant pas revenus sur cette tradition, la cohabitation n'a donc pas changé grand chose à cette situation. [...]
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