Selon Michel Debré, le Président de la République est la "Clef de voûte de notre régime parlementaire". Ainsi, la primauté du Chef de l'Etat est le trait distinctif de la Vème République. Désormais, il est l'élu de la nation toute entière et cette représentativité va conditionner son autorité.
Cette prééminence du Chef de l'Etat participe à la restauration de l'exécutif bicéphale, qui est souhaité par les constituants de 1958 (...)
[...] Selon Edouard Balladur, le terme de cohabitation est une période d'équilibre incommode propre à la République C'est-à-dire, qu'au cours de cette période, il y a une discordance politique entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire. Ces deux majorités sont de couleur politique opposée. Ainsi, lorsque la nouvelle majorité parlementaire issue des élections législatives est de tendance politique opposée à celle du Chef de l'Etat, le Président de la République se voit contraint de nommer un Ier Ministre issu de la nouvelle majorité, qui lui est hostile. [...]
[...] En effet, selon l'article le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, ainsi que la continuité de l'Etat ; Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des Traités Mais, lors d'une cohabitation, le pouvoir présidentiel est restreint. Restriction du pouvoir présidentiel : La situation du Président de la République, en période de cohabitation, n'est pas des plus avantageuse, car il ne peut plus gouverner comme il le souhaite et ne détermine donc plus la politique du pays. [...]
[...] Alors, la cohabitation constitue-t-elle une atteinte à la primauté présidentielle sous la cinquième République ? Réduit-elle le champ de compétence de la fonction présidentielle au profit d'un rééquilibrage des pouvoirs internes à l'exécutif, rendant ainsi, le Chef de Gouvernement plus prépondérant ? Dans un tel contexte, il semble, d'une part, que le Gouvernement est le nouveau centre du pouvoir et que, d'autre part, le Président de la République voit son titre redéfini (II). Le Gouvernement : nouveau centre du pouvoir : En cas de cohabitation, il est certain que le Gouvernement semble être celui qui détient le pouvoir, notamment par les dispositions de la Constitution de 1958 et par l'apparition d'un nouveau acteur prépondérant, en la personne du Ier Ministre Les dispositions de la Constitution de 1958 : La Constitution de 1958 prône un régime moniste, c'est-à-dire un régime parlementaire dans lequel le gouvernement n'est politiquement responsable que devant l'assemblée des députés. [...]
[...] De manière générale, la cohabitation implique un transfert du pouvoir du Président vers le Ier ministre, qui lui, va déterminer et conduire la politique de la nation (article 20 de la Constitution). Ainsi, dès lors que le Premier ministre conduit sa propre politique et non plus celle du Président, sa responsabilité politique vis-à-vis du Président de la République n'a plus aucun fondement et disparaît. Donc, en période de discordance politique entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire, Matignon devient le nouveau centre du pouvoir et le pouvoir du Chef de l'Etat est donc réduit. [...]
[...] Ainsi, en période de cohabitation Matignon devient le centre du pouvoir, avec un Premier Ministre actif, et une fonction présidentielle réduite à l'essentielle. Mais, malgré, tout, le Président demeure la Clef de voûte du régime et conserve ses prérogatives consacrées à l'article 5 de la Constitution. Enfin, même si certains auteurs pensent que la cohabitation est une période de rééquilibrage des pouvoirs internes à l'exécutif, il semble peu probable, aujourd'hui, que d'autres cas de cohabitation apparaissent à l'avenir, car, désormais, les élections présidentielles et législatives sont alignées dans le même temps. [...]
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