Le XIXème siècle, avec son importante évolution économique et sociale, a vu l'essor de nouvelles couches sociales, que par défaut on a appelé "classes moyennes". Des petits libéraux à la bourgeoisie intellectuelle en passant par les employés du tertiaire, les "classes moyennes" englobent une population très diverse et pourtant spécifique en ce sens qu'elle s'est détachée de la paysannerie ou du monde ouvrier sans entrer dans les rangs de la grande bourgeoisie. Or, ici encore, l'évolution économique et sociale a été plus rapide que l'évolution politique et il faut attendre le dernier tiers du siècle pour que ces couches nouvelles instruites et avides de progrès se reconnaissent en un idéal politique: celui de la IIIème République. En quoi peut-on dire que les idéaux républicains font écho aux aspirations des classes moyennes? Dans quelle mesure la IIIème République s'est-elle appuyée sur les classes moyennes pour s'affirmer
[...] Chaline, D. Encrevé, La France du XIXème siècle 1814-1914, PUF, Collection Premier Cycle * F. Démier, La France du XIXème siècle 1814-1914, éd. du seuil, Point Histoire Reprennent de manière complète et claire les différentes étapes et évolutions de la IIIème République aussi bien que du Second Empire. * C. Charle, Histoire sociale de la France au XIXème siècle, éd. Du Seuil, Points Une très bonne description des classes moyennes et de leur évolution au cours du siècle. * F. [...]
[...] La République promet donc une ère dans laquelle les sociétés humaines seront gérées selon des règles scientifiques, celle d'une physique sociale qui remplacera la religion, signe d'obscurantisme et de traditions désuètes. C'est le triomphe de la raison, de la science qui s'accompagne d'un élément décidément cher à la République et aux classes moyennes : l'école. La République est donc fille de la science et des conséquences de son application à la vie quotidienne. Ayant foi en la science qui améliore leur vie, les classes moyennes, puis une grande partie de la population, croient en la République: elle est "fille de la machine à vapeur". [...]
[...] Un certain détachement dans les années 1890 Cependant, on s'aperçoit des les années 1890 d'un détachement des classes moyennes, et surtout des commerçants, vis à vis de la République. L'activité de ces petites classes moyennes est essentiellement affaiblie par la forte concurrence des produits étrangers, et surtout allemands, et par la crainte des "gros", les grands magasins, qui les menacent de prolétarisation. En parallèle, l'antisémitisme se développe avec l'arrivée d'immigrés juifs d'Europe centrale fuyant les pogroms. Ils pensent trouver en l'extrême-droite, qui prend son essor en cette fin de siècle, une réponse à leurs problèmes et une certaine cohérence avec leur attentes. [...]
[...] Mandrou, Histoire de la civilisation française, XVIIème-Xxème siècle, Armand Colin Un chapitre très complet sur la France positiviste qui aide à comprendre l'impact de la science sur l'évolution de la société * Y. Lequin, Histoire des Français, XIXème, XXème siècles, II, La société, Armand Colin Un ouvrage intéressant pour son évocation des classes moyennes (en particulier les commerçants ) et de ce que leur a apporté la République. Il contient de plus quelques illustrations très parlantes de commerces et d'intérieurs de l'époque. * Sous la direction de P. [...]
[...] En devenant fonctionnaire de la République, l'individu atteint un certain statut et vient intégrer les classes moyennes. Certes, le salaire n'est pas très élevé (souvent guère plus qu'un ouvrier) et le droit syndical n'existe pas, mais la sûreté de l'emploi et certains autres acquis (retraite ) exercent un certain attrait. Etre fonctionnaire c'est aussi accéder à un mode de vie qui se rapproche de celui du bourgeois, s'élever dans la hiérarchie. On peut enfin dire que la République offre aux classes moyennes une réelle opportunité de participer à la vie politique: elle marque le début d'un suffrage universel réel, sans candidature officielle, grâce auquel les couches nouvelles sont parfaitement représentées à l'assemblée ( si bien représentées, d'ailleurs, qu'aux élections de 1881 la majorité républicaine, de 450 députés sur 540, est dominée par les hommes des couches nouvelles Les classes moyennes : assises de la République et porteuses des ses idéaux Si la République permet l'épanouissement des couches nouvelles, elle bénéficie en retour de leur soutien, de leur appui : elles constituent un instrument de propagation des principes républicains. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture