« La constitution elle-même n'est pas un système fini ; elle n'est qu'un embryon d'organisation ». Cette citation de Woodrow Wilson illustre bien toute la difficulté pour définir le rôle et l'influence du chef de l'État dans un régime bireprésentatif. En effet, la lecture de la Constitution d'un État ne permet pas à elle seule de déterminer quelle est la fonction exacte du chef de l'État dans un régime bireprésentatif, la prise en compte de nombreuses variables exogènes s'ajoutant à la lecture de la Constitution.
Le régime parlementaire, caractérisé par une séparation souple des pouvoirs, c'est-à-dire que les pouvoirs peuvent agir les uns sur les autres, est apparu au XVIIe siècle en Angleterre, et est vite devenu une référence en terme de démocratie. Il est aujourd'hui le régime adopté par tous les pays de l'Union européenne, excepté Chypre. Dans un régime parlementaire bireprésentatif, le Président et le Parlement sont élus tous deux au suffrage universel, il y a donc une double représentation du peuple au sein de l'État. Ainsi, contrairement à un régime parlementaire monoreprésentatif où le chef de l'État est élu de manière indirecte par le Parlement et n'a donc presque aucun pouvoir, on pourrait penser que, le chef de l'État, légitimé par son élection au suffrage universel, aurait alors plus de pouvoir qu'un Chef d'État dans un régime monoreprésentatif. Pourtant, dans la majorité des pays de l'Union européenne on observe le phénomène contraire, les présidents, même élus au suffrage universel, n'ont que très peu de pouvoir. Les attributions générales du chef de l'État dans les régimes parlementaires monoreprésentatifs ou bireprésentatifs sont donc presque les mêmes. Ces attributions sont l'irresponsabilité du chef de l'état, dont les décisions sont contresignées par le gouvernement, le choix du premier ministre qui devra être investi par les assemblées, la nomination des hauts fonctionnaires, la direction des armées, la promulgation des lois, la ratification des traités et le droit de grâce. En théorie, il exerce donc surtout une fonction symbolique d'arbitre entre les pouvoirs, de garant des institutions et de représentant de l'État à l'étranger.
[...] C'est dans ce cas que le président est le plus faible parce qu'il ne peut pas s'opposer aux autres. En période de cohabitation, la puissance du président dépend du fait qu'il soit ou non leader de l'opposition. Mais le président est relativement plus fort en période de cohabitation suivant la durée de la cohabitation et le contexte (sauf en France). D'après Montesquieu, Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser or la quantité de pouvoir attribuée aux présidents est parfois très grande, ce qui incite à la méfiance, surtout au vu des abus de pouvoir passés. [...]
[...] Les attributions générales du chef de l'État dans les régimes parlementaires monoreprésentatifs ou bireprésentatifs sont donc presque les mêmes. Ces attributions sont l'irresponsabilité du chef de l'état, dont les décisions sont contresignées par le gouvernement, le choix du premier ministre qui devra être investi par les assemblées, la nomination des hauts fonctionnaires, la direction des armées, la promulgation des lois, la ratification des traités et le droit de grâce. En théorie, il exerce donc surtout une fonction symbolique d'arbitre entre les pouvoirs, de garant des institutions et de représentant de l'État à l'étranger. [...]
[...] Le chef de l'État a ainsi une fonction majoritairement diplomatique, il représente la nation à l'international. En Irlande par exemple, depuis 1937, le président a une fonction essentiellement représentative, il ne détient aucun pouvoir exécutif. Le président a aussi pour fonction d'être un arbitre neutre, c'est-à-dire qu'il doit faire respecter l'équilibre entre les pouvoirs. S'il y a des conflits entre gouvernement et parlement, par exemple s'ils ne sont pas du même bord politique, alors le président pourra jouer son rôle d'arbitre. [...]
[...] Le président portugais fut ainsi sanctionné dès qu'il essaya de dicter sa marche de manœuvre aux ministres ou au Parlement. Ces habitus ne sont pas complètement figés, mais sont importants pour déterminer la marge de manœuvre dont dispose le président pour interpréter la constitution. Effectivement, si le peuple pense que le président a des pouvoirs très importants, alors, il aura une grande marge de manœuvre pour interpréter la constitution. B. Facteurs concrets de la puissance présidentielle et dangers de celle-ci L'élection au suffrage direct du président donne une légitimité au Président, car le suffrage universel est l'expression de la souveraineté nationale. [...]
[...] En effet l'influence des habitudes politiques du peuple est très forte et peut expliquer les différences entre les pouvoirs des chefs de l'État dans les régimes bireprésentatifs. II. Un rôle modulé par divers facteurs exogènes Le rôle et l'influence du président ne se définissent pas seulement par la Constitution, mais aussi par des facteurs extérieurs extrajuridiques tels l'habitus et l'image des pouvoirs présidentiels En outre, ces facteurs ajoutés à des facteurs extérieurs concrets tels le mode de scrutin ou la majorité parlementaire font que parfois le pouvoir du président peut être amplifié de manière dangereuse A. [...]
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