Le chef de l'Etat est généralement considéré, dans les démocraties libérales occidentales, comme la clef de voûte des institutions, représentant de l'Etat qui doit se situer aux dessus des factions et qui doit mettre en avant l'intérêt général de son pays plutôt que les intérêts particuliers. Toutefois, si sont rôle est généralement tel, ses fonctions varient grandement d'un pays à l'autre. Si en Allemagne, en Italie ou au Royaume-Uni (où la Reine est le chef de l'Etat), leurs attributions sont très limitées et ne leur accordent guère plus qu'une fonction symbolique, aux Etats-Unis où en France, leurs pouvoirs étendus permettent une réelle emprise sur le fonctionnement du pays.
Le sujet de cet exposé est de montrer que le rôle du chef de l'Etat, en France, a souvent varié au gré des régimes politiques qui se sont succédés depuis 1870. Il s'est tantôt apparenté à un « roi fainéant » sans pouvoirs réels, et tantôt à un monarque dont la puissance lui permet de donner des impulsions et des directions décisives dans la marche de l'Etat. Rôle protocolaire où réel pouvoir exécutif, pourrait-on résumer : l'on va dont s'attacher à montrer, en suivant l'ordre chronologique des régimes connus par la France, à voir quel était le pouvoir réel du chef de l'Etat sous les IIIe, IVe et Ve Républiques.
[...] Les pouvoirs du Président sont donc encore réduits par rapport à ceux du chef absent de la IIIème République. B-Une autorité restaurée ? Une autorité morale Paradoxalement à cette réduction, limitée mais néanmoins significative de ses pouvoirs tant nominaux que réels, l'autorité du chef de l'Etat semble paradoxalement plus grande sous la IVème République que sous la IIIème République. Cela tient principalement à la personnalité des deux titulaires de la fonction, Vincent Auriol et René Coty, qui ont exercé, dans des styles bien différents, ce que G. [...]
[...] Attributions Si les tout débuts de la République avaient pu laisser augurer d'un régime d'Assemblée avec un Thiers à la fois chef de l'Etat et dirigeant du gouvernement, la présidence de Mac-Mahon tend à dissocier les deux fonctions. Cette évolution est précisée par les lois constitutionnelles de 1875. Le chef de l'Etat est à la fois chef de l'Etat et chef de l'exécutif. Les pouvoirs du Chef de l'Etat tels que les lois constitutionnelles les décrivent sont donc fort étendus : il nomme les membres du gouvernement et désigne parmi eux celui qui fera office de Président du conseil. Chef des armées, il est celui qui négocie et ratifie les traités. [...]
[...] Ses pouvoirs sont donc là aussi nominaux, étant en réalité exercés par le Président du Conseil. Parmi eux, il préside le Conseil des ministres (lors duquel il peut nommer les hauts fonctionnaires), et dirige l'Union Française. Il est le chef des armées, ratifie les traités ou promulgue les lois. Encore doit-on noter que certains de ses pouvoirs nominaux, confiés par les lois constitutionnelles de 1875 au chef de l'Etat, sont cette fois l'apanage du Président du Conseil : ainsi en va-t-il de l'exécution des lois où la dissolution. [...]
[...] Face à l'opposition de la Chambre acquise aux républicains, le Président la dissout. Une nouvelle assemblée républicaine est élue en octobre. Mac-Mahon se soumet alors et nomme un républicain, Dufaure, à la présidence du Conseil. Suite à cet épisode fondateur, il va de soi que le Président ne peut renvoyer le Président du Conseil (responsable désormais seulement devant les chambres), et qu'il doit utiliser le droit de dissolution avec une prudence extrême. Ce droit ne sera d'ailleurs plus utilisé dans l'histoire de la IIIème République. [...]
[...] Il s'est tantôt apparenté à un roi fainéant sans pouvoirs réels, et tantôt à un monarque dont la puissance lui permet de donner des impulsions et des directions décisives dans la marche de l'Etat. Rôle protocolaire où réel pouvoir exécutif, pourrait-on résumer : l'on va dont s'attacher à montrer, en suivant l'ordre chronologique des régimes connus par la France, à voir quel était le pouvoir réel du chef de l'Etat sous les IIIe, IVe et Ve Républiques. La IIIè République : du chef-roi au chef absent Les institutions de la IIIème République : la présidence omniprésente (J. [...]
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