Dans une allocution du 20 septembre 1962, le général De Gaulle annonce sa volonté d'une réforme constitutionnelle qui sera présentée par voie de référendum. Cette réforme vise à faire élire le président de la République au suffrage universel direct.
En effet, jusque-là, en France, le président de la République était élu par un collège de Grands Électeurs. Et ce n'était pas une nouveauté de la 5e République. La réforme que propose De Gaulle dans cette allocution radio-télévisée pourrait donc sembler une grande innovation sur le plan démocratique.
Cependant, l'idée d'une élection présidentielle au suffrage universel n'était pas nouvelle. Elle avait d'ailleurs déjà été appliquée le 23 avril 1848, et les conséquences n'avaient pas toutes été positives. Alors, pourquoi avoir attendu si longtemps ? Mais peut-être avant faudrait-il se demander, pourquoi en 1962 ? Et cette réforme, quels furent ses modalités ? Quelles conséquences à t-elle eu sur nos institutions politiques ?
[...] Parmi ceux-ci, on peut noter l'existence d'une motion de censure expliquant qu'en instituant le suffrage universel, le général de Gaulle "ouvre ainsi une brèche par laquelle un aventurier pourrait passer un jour pour renverser la République et supprimer les libertés". Mais il s'agit bien de prétextes, car, pour la classe politique de l'époque, l'élection au suffrage universel représente surtout la perte pour eux du pouvoir de décision sur le choix du président. Bibliographie indicative - De Gaulle, Philippe Ratte - Gouverner selon de Gaulle, Pierre Lefranc, 2008. [...]
[...] Les conséquences La principale conséquence de cette réforme n'est pas un cas particulier de l'élection présidentielle. Il est de notoriété publique qu'une personne élue au suffrage universel direct aura une plus grande légitimité qu'une personne élue sur la base d'un suffrage indirect. Le principal bouleversement sur la scène politique française amenée par cette réforme est donc la légitimité accrue du président de la République. Déjà investit de pouvoirs importants par la constitution de 1958, le président de la République, assit sur sa nouvelle légitimité peut désormais en user beaucoup plus librement. [...]
[...] Causes, modalités et implications de la réforme constitutionnelle de 1962 Dans une allocution du 20 septembre 1962, le général de Gaulle annonce sa volonté d'une réforme constitutionnelle qui sera présentée par voie de référendum. Cette réforme vise à faire élire le président de la République au suffrage universel direct. En effet, jusque-là, en France, le président de la République était élu par un collège de Grands Électeurs. Et ce n'était pas une nouveauté de la 5e république : - Sous la IIIe république, l'article 2 de la loi du 25 février 1875 précisait : "le président est élu à la majorité absolue des suffrages par le sénat et la chambre des députés réunis en assemblée nationale". [...]
[...] Il faut toutefois noter qu'en cas de cohabitation, cette pratique est impossible. En effet, on peut considérer que dans ce cas particulier, le premier ministre tire une certaine légitimité de l'élection de sa majorité à l'Assemblée nationale. Il faut aussi noter que les modalités de ce scrutin universel direct accroissent considérablement la légitimité du président. En effet, le fait d'organiser un scrutin majoritaire à deux tours (en limitant à deux le nombre de candidats au second tour) fait en sorte que le nouveau président reçoive toujours plus de 50% des suffrages exprimés. [...]
[...] Il l'aurait en effet averti qu'à la prochaine élection, il risquait d'être mis en ballottage, voire même de perdre l'élection de 1965 face à Antoine Pinay si la tendance de baisse des opinions favorables au sein du collège de Grands Électeurs perdurait. L'idée, assez simple, consiste à dire que si on ne peut changer les opinions, il suffit de changer les électeurs. Bien sûr, de Gaulle savait que son taux d'opinion favorable au sein de la population française n'était pas au beau fixe, mais il comptait sur le fait que le suffrage universel direct serait une mesure populaire qui mettrait la majorité de son côté lors du vote, à l'inverse de ce qui s'était passé pour les socialistes en 1848. [...]
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