Raymond Carré de Malberg est un juriste et professeur de droit civil et d'histoire du droit né en Alsace en 1861 et mort à Paris en 1935. Ce déplacement géographique n'est pas anodin, il marque l'évolution d'une carrière juridique, d'abord orientée vers l'analyse de l'histoire du droit normatif et l'élaboration d'une vision positiviste du droit civil mais qui, avec les remous de l'histoire nationale intimement mêlée à l'identité personnelle, va progressivement se focaliser sur le droit constitutionnel français, de 1789 à la IIIe République.
Carré de Malberg, profondément alsacien, a en effet fait partie de la minorité qui a choisi de garder la nationalité française et donc de se condamner à l'exil après le Traité de Versailles et l'annexion de l'Alsace-Moselle par l'Allemagne. Installé à Paris, celui-ci va commencer à publier des ouvrages et articles importants sur l'histoire et l'analyse des constitutions françaises successives.
[...] Carré de Malberg, inspirateur du système juridique de la Vème République Raymond Carré de Malberg est un juriste et professeur de droit civil et d'histoire du droit né en Alsace en 1861 et mort à Paris en 1935. Ce déplacement géographique n'est pas anodin, il marque l'évolution d'une carrière juridique, d'abord orientée vers l'analyse de l'histoire du droit normatif et l'élaboration d'une vision positiviste du droit civil mais qui, avec les remous de l'histoire nationale intimement mêlée à l'identité personnelle, va progressivement se focaliser sur le droit constitutionnel français, de 1789 à la IIIème République. [...]
[...] Dépolitisation du droit constitutionnel On l'a vu, Carré de Malberg est guidé par une vision positiviste du droit dont découle sa volonté d'extirper le droit normatif de la politique. Le juriste doit étudier les principes juridiques sur la base d'une norme fondamentale et non éclairée par des idées politiques ou des questions éthiques. Dans cette logique, il entreprend de sortir le droit constitutionnel de toute considération politique, ce qui n'est pas chose aisée puisque ce droit régit la politique. Le droit est l'expression de la volonté générale, il doit donc être produit par l'Etat qui est le représentant de cette volonté. [...]
[...] A tel point que l'on peut considérer Raymond Carré de Malberg comme l'inspirateur du système juridique de la Vème République. [...]
[...] La représentation de la volonté générale ne se retrouve donc pas dans le régime parlementaire de la IIIème République. La représentation doit en tout cas être incarnée par quelqu'un d'autre que le député ou le sénateur, par quelqu'un qui s'en porte garant. Cette idée sera reprise par De Gaulle dans son discours de Bayeux de 1946. Le futur chef de l'Etat y propose un président de la République, garant de l'indépendance de l'Etat et représentant de la volonté générale. De Gaulle est pour un pouvoir exécutif émanant directement du président de la République et non plus du Président du Conseil, trop dépendant de l'Assemblée Nationale. [...]
[...] Si le juriste s'est attaché à séparer le droit de la morale, du droit naturel et de la politique, à dégager l'idée selon laquelle le droit émane de l'Etat et que sa souveraineté n'a de sens que parce qu'il est le garant de la volonté générale, De Gaulle se pose alors comme l'un de ses héritiers. Le discours de Bayeux ressemble à certains égards à une synthèse de la Contribution à la théorie générale de l'Etat, et la Constitution de 1958 à l'inverse ressemble au développement de la réflexion du discours de Bayeux. Le lien entre le juriste alsacien et la Constitution de 1958 est alors évident. [...]
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