« On ne saurait accepter qu'une dyarchie existât au sommet » tels étaient les propos du général de Gaulle lors d'une conférence de presse datant du 31 janvier 1964. Assurément, le terme « cohabitation » dont l'usage actuel n'a vu le jour qu'à partir des années 1980, comme le souligne Jean Massot désigne la « coexistence d'un chef de l'État élu au suffrage universel sur un programme politique et d'un premier ministre s'appuyant sur une majorité parlementaire élue pour soutenir une politique opposée ».
En effet, dans les régimes précédents on note déjà des situations semblables à une cohabitation comme c'est le cas au XVIIIème siècle sous le règne de Louis XVI qui s'est retrouvé face à une Assemblée élective. Il en est de même pour l'opposition qu'a connue Louis XVIII face à une Assemblée constituante composée d'une large majorité de républicains modérés ou de radicaux cela constitue d'une certaine manière une forme de cohabitation. On peut également citer le cas de Patrice Mac-Mahon qui fût Président de la République de 1873 à 1879 et qui a du « cohabiter » durant son septennat avec un premier ministre républicain alors qu'il lui-même royaliste.
[...] En revanche la cohabitation permet la rationalisation du processus décisionnel. La cohabitation : facteur de rationalisation du processus décisionnel : La cohabitation est la garantie d'un pouvoir modéré car cette dernière exclut la concentration de tous les pouvoirs exécutifs entre les mains d'un seul parti politique comme le souligne Elisabeth Zoller elle permet donc d'éviter un exercice quasi monarchique du pouvoir ainsi à cet égard elle permet une garantie pour la liberté des citoyens. Cette situation a pour avantage d'assurer la légitimité du pouvoir exécutif car les décisions exécutives sont prises d'un commun accord entre les deux tendances majoritaires. [...]
[...] Il serait donc judicieux de se demander : quels sont les enseignements que l'on peut tirer des cohabitations ? Les cohabitations imposent un véritable ajustement du couple exécutif engendrant l'impératif d'une lecture stricte de la Constitution de 1958(I) ainsi qu'il faut ajouter que la cohabitation est une période de controverses (II). I ) Un véritable ajustement des compétences du couple exécutif : l'impératif d'une lecture stricte de la Constitution de 1958 : La Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution tels étaient les mots prononcés par François Mitterrand le 8 avril 1986 devant le Parlement et son premier ministre lorsqu'il fut interrogé sur l'exercice du pouvoir dans le cadre de la cohabitation. [...]
[...] Cependant il ne faut pas se méprendre le président de la République n'est pas seulement réduit à un rôle de figurant et dispose encore de certains atouts qui lui permette de conserver un poids politique non négligeable. À cet égard la Constitution affuble le Président de la République d'attributions lui permettant d'exercer des moyens de pression sur le gouvernement et le Parlement. En effet, il peut empêcher l'abrogation d'un décret en Conseil des ministres en refusant d'apposer sa signature. De surcroît il est le seul à pouvoir convoquer une session extraordinaire du Parlement. [...]
[...] Les réformes structurelles sont donc laissées de côté. Assurément cela s'explique par le fait que les figures exécutives ne peuvent pleinement réaliser leurs desseins. En effet, lors du premier mandat chiraquien le programme présidentiel n'a pu être appliqué. Parfois il est probable que les deux têtes de l'exécutif n'arrivent pas à s'accorder c'est le cas de la première cohabitation entre le Président Mitterrand et le premier ministre Chirac on parle même de cohabitation hyperconflictuelle ou encore de campagne permanente La rivalité entre les deux hommes est clairement affichée notamment lors d'un débat télévisé datant d'avril 1988. [...]
[...] De plus, il peut faire adopter une révision constitutionnelle par la voie du Congrès. Le chef de l'État par l'intermédiaire de l'article 52 ratifie les traités. Il faut également rappeler que c'est le Président qui nomme le premier ministre conformément à l'article 8 de la Constitution. En revanche les pouvoirs propres du Président sont de peu d'utilité hormis l'article 12 relatif à la dissolution qui constitue un couperet, une épée de Damoclès pour la majorité parlementaire au pouvoir pendant le temps de la cohabitation. [...]
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