L'étude de l'antiparlementarisme sous les IIIe et IVe Républiques soulève plusieurs paradoxes.
La problématique que nous poursuivrons dans cet exposé est suscitée par ce paradoxe. Dans quelle mesure peut-on parler d'unité et/ou de diversité dans les origines et les manifestations de l'antiparlementarisme sous les IIIe et IVe Républiques.
[...] La IVe République va tenter d'apprendre des erreurs qui ont poussé la IIIe République à céder son pouvoir d'elle-même. Mais en accentuant encore le rôle du Parlement (cf. article 51 de la Constitution de 1946), elle va céder encore plus facilement à l'instabilité ministérielle qui à son tour va provoquer l'antiparlementarisme. La IVe république est donc un échec patent. Hubert Beuve-Méry dans Le Monde du 29 mai 1958, résume la situation en disant La IVe République meurt moins des coups qui lui sont portés que de son inaptitude à vivre Avant la Seconde guerre mondiale, la droite se définissait par son antiparlementarisme. [...]
[...] L'antiparlementarisme ne doit pas être vu comme un rejet systématique du régime parlementaire, même s'il est vrai qu'une part de l'anti- parlementarisme a une origine monarchique et/ou antirépublicaine. Ce que l'antiparlementarisme rejette avant tout c'est le Parlement. Le rôle des affaires dans la décrédibilisation des parlementaires L'antiparlementarisme se nourrit des affaires qui éclaboussent les hommes politiques pour fustiger un régime de corrompus ou d'incapables les affaires financières : les affaires politiques : La IIIe et la IVe République : républiques de bavards ? [...]
[...] Il faut noter également l'importance du PCF dans le développement de l'antiparlementarisme de la IVe République. En effet, au début du mouvement poujadiste, en 1953, Pierre Poujade était soutenu par les communistes qui pensaient que ce rassemblement de mécontents pouvait leur être très utile pour le grand soir Il y a donc un déplacement de l'antiparlementarisme de la droite vers la gauche. Par son aspect anti sa position contre l'antiparlementarisme se manifeste par la crise. Or toute crise a des facteurs déclencheurs, des processus, des manifestations, des conséquences différentes. [...]
[...] Les parlementaires apparaissent comme éloignés des attentes de la population, des préoccupations des Français. La politique politicienne envahit définitivement la vie politique française quand en 1901, par la loi sur les associations, on institutionnalise les partis. A partir de ce moment là, ce sont les partis qui dirigeront la France et les luttes fratricides provoqueront une exacerbation de l'antiparlementarisme. Le rôle du parti radical sous la IIIe République représente tout ce que l'antiparlementarisme dénonce. Sous la IVe république, la SFIO jouera à son tour ce rôle de girouette, s'alliant avec le MRP et les radicaux au sein de la Troisième Force. [...]
[...] Conclusion : Qu'en est-il de l'antiparlementarisme aujourd'hui ? - le phénomène Le Pen - Sarkozy - la gauche radicale (cf. la gauche du non à la constitution européenne) = reprennent les thèmes de l'antiparlementarisme de manière différente (autorité de l'état, nationalisme, protection des frontières ) = BOBO _ les bonapartistes bolcheviks Le premier paradoxe est sémantique : l'antiparlementarisme se définit contre un régime et aboutit ainsi à un phénomène de crises successives apparemment dissemblables. Le deuxième paradoxe naît de la largeur du champ historique qui nous intéresse. [...]
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