Il faut reconnaître que l'esprit premier de la discrimination positive garantissait le respect de l'égalité en visant à éradiquer dans un premier temps la discrimination intentionnelle puis en tentant d'offrir à tous une sorte d'égalité des chances. Toutefois, un pas vers la discrimination 'négative' a rapidement été franchi tant et si bien que les juges de la Cour Suprême sont aujourd'hui incapables de déterminer un critère objectif, juridiquement fondé qui puisse permettre de distinguer une discrimination 'positive', motivée par des intentions 'bienveillantes' d'une discrimination 'négative', 'odieuse'. Dans le cas des minorités ethniques, il s'agit de ne plus pouvoir distinguer une discrimination raciale d'une discrimination raciste
[...] L'affirmative action : un moyen de faire respecter le principe d'égalité en luttant contre les discriminations A. L'affirmative action : une réaffirmation du principe de non- discrimination Le principe de non-discrimination est un principe général dont la vocation est de prohiber toutes distinctions, qui en raison de critère de différenciation sur lesquels elles reposent, sont arbitraires, illégitimes. Il est le principe clef de la politique d'affirmative action : au milieu des années 1960, est qualifiée d'affirmative action une mesure de lutte contre le sexisme ou le racisme en matière d'emploi. [...]
[...] En raison du poids des commandes publiques dans l'économie américaine, c'est près d'un emploi sur quatre qui est aujourd'hui directement visé par le décret. Le contenu du décret semble être identique au Titre VII mais l'attitude prônée est plus color-blind c'est-à-dire aveugle de la couleur de peau. En tout cas il est clair, ici aussi que l'affirmative action imposée aux entreprises ne peut en aucun cas consister en une préférence à un individu en raison de son sexe ou de sa race. [...]
[...] La prudence recommandait donc aux patrons d'instaurer des différences de traitements fondées sur la race ou le sexe des salariés et candidats à l'embauche. Le pas était franchi : la prise en compte de ces critères établit ce que le législateur du Titre VII avait voulu éviter. L'affirmative action paradoxalement pour faire respecter l'égalité sort justement du cadre du respect de ce principe. Dans le domaine public : il en va de même dans le domaine public et l'interprétation nouvelle faite du décret présidentiel 11-246. [...]
[...] En tout cas, cet exemple montre que l'affirmative action, par son principe même conduit à léser une catégorie de la population, qui se retrouve victime d'un racisme inversé d'une discrimination à rebours Au nom de la l'égalité, le principe d'égalité est bafoué. Incapacité des juges de la Cour Suprême à déterminer un critère objectif, juridiquement fondé pour distinguer la discrimination positive et la discrimination négative, odieuse. Dans sa recherche d'un critère propre à faire le départ entre une discrimination illégitime et une discrimination positive, bienveillante la Cour Suprême est soumise à des pressions politiques fortes. [...]
[...] La discrimination n'est plus seulement appréhendée dans la particularité du comportement individuel mais elle devient un phénomène social, historique qui renvoie de façon générale à une situation de déséquilibre plus qu'à une volonté particulière d'exclure. La perspective n'est plus centrée sur l'individu mais sur le groupe auquel il appartient. Au moment où ces mesures ont été appliquées elles n'avaient pour but qu'un aménagement des chances pour toucher à une égalité concrète, chose qui ne se serait pas produite si les institutions n'avaient pas forcé les préjugés par des mesures radicales. Les juges étaient parfaitement conscients que tabler sur l'évolution des mentalités revenait à repousser indéfiniment l'instauration d'une vraie mixité. [...]
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