La Constitution naît d'un compromis, comme celles antérieures. En effet, le Comité Consultatif est désireux de conserver le parlementarisme français traditionnel, avec des rapports entre les Chambres et l'exécutif tandis que le Général De Gaulle affirma sa volonté de renforcer l'exécutif et d'assurer la primauté du Président de la République. Ainsi, la Vème République présente un exécutif bicéphale et renforcé avec une fonction présidentielle rénovée (...)
[...] Toutefois, la répartition des compétences entre le Président de la République, chef des Armées et le Premier ministre n'y est pas explicitement décrite. En pratique, le Premier ministre assure plus particulièrement la direction générale et la direction militaire de la Défense, gère certaines missions administratives telles que l'organisation et la gestion des personnels et des armements, et assume la responsabilité de la politique de défense devant le Parlement. Le chef du gouvernement joue d'ailleurs un rôle particulier à l'égard du Parlement. [...]
[...] Cette prérogative découle directement de l'irresponsabilité politique du chef de l'Etat et confère au gouvernement un certain pouvoir sur celui-ci, dans des domaines énoncés dans l'article 19 de la Constitution. Outre la nomination des membres du gouvernement, autres que le Premier Ministre, les pouvoirs partagés correspondent tout d'abord à la présidence du Conseil des ministres. Même si l'ordre du jour est soumis au Président de la République, celui-ci a été arrêté dans une réunion conjointe entre le Président de la République et le Premier Ministre. De plus, la promulgation d'une loi, prérogative du Président de la République, est soumise au contre-seing ministériel avant d'être publiée au Journal Officiel. [...]
[...] Par ailleurs, le Président de la République dispose d'autres pouvoirs propres. En effet, il a le droit de message au Parlement, la nomination du Président et des membres du Conseil Constitutionnel ainsi que sa saisine, mais il dispose également du droit de dissolution, de l'initiative référendaire, et enfin du recours à l'article 16 qui lui confère les pleins pouvoirs en cas de crise grave. Ces pouvoirs ont pour but d'éviter de subordonner le pouvoir du Président de la République, dans les domaines dont il a la charge, au bon vouloir des ministres. [...]
[...] Le chef du gouvernement n'exerce pas de pouvoir hiérarchique au sens strict sur les ministres. Pour autant, sa primauté sur l'ensemble des membres du gouvernement reste incontestée. En premier lieu, le Premier ministre propose au Président la liste des ministres qui composeront le nouveau gouvernement ; ceci étant énoncé par l'article 8. Puis, chaque ministre dispose de son propre champ de compétences, que le Premier ministre délimite initialement par les décrets d'attribution à l'attention de chaque ministre. Au quotidien, l'influence du Premier ministre sur la conduite du travail gouvernemental se ressent à divers niveaux. [...]
[...] Toutefois, dès ses débuts, la nature du régime de la Vème République n'a cessé de subir des conflits d'analyse et d'interprétations. Certes on ne saurait accepter qu'une dyarchie existât au sommet. Mais justement, il n'en est rien Cette déclaration du Général de Gaulle en conférence de presse du 31 janvier 1964 soulève de profondes interrogations parmi les journalistes, les constitutionnalistes et les Français sur la définition même d'une dyarchie et sur ce que révèle cette lecture particulière du pouvoir exécutif quant aux compétences du Président et du Premier Ministre. [...]
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