Ainsi l'élection du président au suffrage universel direct apparaît comme le déterminant essentiel de la naissance d'une lecture présidentialiste des institutions (lorsque le président de la République dispose à l'Assemblée nationale d'une majorité qui lui est favorable ) (I) mais un déterminant encore insuffisant pour empêcher la résurgence d'une lecture moniste en période de cohabitation (lorsque la majorité parlementaire est hostile au président) (II) (...)
[...] Ainsi, il dispose de la possibilité de mette fin à la période de cohabitation en utilisant son pouvoir de dissolution. Quel que soit l'état des forces politiques c'est l'élection du président de la République au suffrage universel direct qui a façonné la Ve République. Mais elle n'est pas la dernière étape d'un processus de modernisation de notre système politique. L'adoption du quinquennat en 2000 ne peut-il pas provoquer un nouveau fonctionnement du régime ? Les cohabitations seront-elles encore possibles ou le présidentialisme, induit par la concordance des majorités, deviendra-t-elle seule forme de fonctionnement de la Ve République ? [...]
[...] Certes il peut mener des actions qui sont ses options propres mais dans la mesure où le président n'est pas hostile à cette démarche. Il reste indispensable, il dispose de l'initiative des lois, et peut déposer au parlement les projets de loi nécessaires. Il peut utiliser tous les moyens constitutionnels pour forcer le parlement à voter des textes (articles alinéa alinéa 3 ) qui ne plaisent pas à tous les députés de la majorité mais qui sont souhaités par le président. [...]
[...] Dès janvier 1964 de Gaulle affirme " il doit être évidemment entendu que l'autorité indivisible de l'Etat est confiée toute entière au président par le peuple qui l'a élu Le président doit donc déterminer la politique de la nation conduisant à faire du premier ministre un personnage de second plan A ) La détermination de la politique nationale par le président de la République. L'élection directe contribue à faire du chef de l'Etat l'homme de la majorité des français choisi pour mener un bien une politique. Il n'est plus l'élu obscur des tractations parlementaires des républiques précédentes, il est l'homme de la nation. Fort de ce soutien il peut intervenir dans les choix politiques ( reprise ou arrêt des essais nucléaires, décision de retirer un projet de loi impopulaire Il met en oeuvre le programme pour lequel il a été élu. [...]
[...] Son élection lui permet de jouer pleinement son rôle d'arbitre. Il est arbitre par abstention : en tant que gardien de la constitution selon l'article le président peut refuser de signer une décision qui lui apparaîtrait contraire à la constitution, voire à l'intégrité du territoire et aux engagements internationaux signés par la France. Il va ainsi dans tous les domaines où l'accord du président est indispensable pour concrétiser une décision, à savoir lorsqu'il dispose d'un pouvoir discrétionnaire. Il est aussi arbitre par action : les questions militaires et étrangères si elles ne sont pas l'apanage du chef de l'Etat lui laissent une grande latitude d'action. [...]
[...] En quoi l'élection du président de la République au suffrage universel direct a-t-elle changé la Ve République ? Même si la Constitution de la Ve République date du 4 octobre 1958, on peut estimer qu'elle trouve sa véritable dimension à partir de 1962. En effet le 6 novembre 1962 est promulguée la loi constitutionnelle adoptée par référendum prévoyant que le président de la République est désormais élu directement par le peuple et non plus comme dans le texte originel par un collège d'élus représentant plus de électeurs. [...]
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