Robert Badinter, députés, Assemblée nationale, Roosevelt, crise économique, Martin Luther King, Simone Veil, avortement, Garde des Sceaux, abolition de la peine de mort, François Mitterrand, président, avocat, rhétorique, auditoire, ministre, loi du Talion, sagesse, moralité, orateur, progrès, droits universels, justice, conscience, droits fondamentaux, Nation
C'est un discours historique auquel viennent d'assister les députés réunis à l'Assemblée nationale ce 17 septembre. Il s'ajoutera à la liste des déclarations célèbres qui sont gravées à jamais dans nos mémoires collectives. Citons celle de Roosevelt en 1933 pour encourager les Américains à surmonter la crise économique, le fameux « J'ai un rêve » de Martin Luther King dans son hymne à l'égalité de 1963 ou encore l'allocution de Simone Veil en 1974 pour la consécration du droit à l'avortement.
[...] Badinter montre ainsi que la peur ne peut être un obstacle à la réalisation du crime, au même titre qu'elle ne retient aucunement les héros à accomplir leurs exploits. La reconnaissance d'une justice évolutive Le ministre réfute ensuite la théorie, comparable à la loi du Talion, selon laquelle celui qui tue doit à son tour être tué. Il reconnait néanmoins la propension naturelle de tout être humain qui, blessé par la perte terrible d'un proche dans un acte inhumain, exige en retour la mort du coupable. Avec empathie, il dit comprendre et concevoir cette réaction. [...]
[...] Le ministre de la Justice, porteur d'un projet sur lesquels les citoyens se sont prononcés à travers l'élection à la Présidence de la République, prend un ton solennel. Il en appelle à la conscience des représentants de la Nation. Car la justice n'est pas vengeance et qu'alors « une justice qui tue » représenterait « l'anti-justice ». Badinter en conclut que nous devrions tous la rejeter, en accord avec notre conscience commune : « Nous la refusons », clame-t-il à deux reprises. Nous verrons demain si nos élus choisissent de faire entrer la justice vers une nouvelle ère . [...]
[...] Il en appelle alors au triomphe « de la raison et de l'humanité ». C'est au nom des valeurs que notre peuple a défendu tout au long de son histoire que l'abolition de la peine de mort s'impose, selon lui. Dans un langage parfois martial, c'est donc en raison de la justice et de la morale que Badinter incite à lutter contre des idées préconçues, nées de passions inconsidérées. Le vote qui consistera à se prononcer en faveur ou contre l'abolition de la peine de mort sera une décision politique ou morale : « Le choix qui s'offre à vos consciences est donc clair » estime-t-il. [...]
[...] Compte rendu du discours de Robert Badinter à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 C'est un discours historique auquel viennent d'assister les députés réunis à l'Assemblée nationale ce 17 septembre. Il s'ajoutera à la liste des déclarations célèbres qui sont gravées à jamais dans nos mémoires collectives. Citons celle de Roosevelt en 1933 pour encourager les Américains à surmonter la crise économique, le fameux « J'ai un rêve » de Martin Luther King dans son hymne à l'égalité de 1963 ou encore l'allocution de Simone Veil en 1974 pour la consécration du droit à l'avortement. [...]
[...] Mais il s'empresse alors de revenir à une conception plus grande de la justice. Celle-ci ne serait pas une affaire privée qui se règle entre les parties par la loi du plus fort. Elle peut être une construction humaine qui au fur et à mesure de l'histoire gagne en sagesse et en moralité. L'orateur considère que nos ressentis et nos combats dignes ne légitiment en rien le refus de faire avancer nos civilisations : « Mais ressentir au plus profond de soi-même, le malheur et la douleur des victimes, mais lutter de toutes les manières pour la violence et le crime reculent dans notre société, cette sensibilité et ce combat ne sauraient impliquer la nécessaire mise à mort du coupable ». [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture