Théorie du gouvernement représentatif, Jean-Jacques Rousseau, idéal démocratique, abbé Sieyès, démocratie représentative, représentation du peuple, élections politiques
Alors que la démocratie fut inventée par les Grecs, ce qu'on appelle l'idéal démocratique fut réaffirmé dès lors que fut contesté l'absolutisme monarchique. Ainsi Rousseau avait considérablement critiqué le fait que le fondement du pouvoir résidait dans la légitimité divine transcendante ; pour lui, en effet, ce fondement du pouvoir doit nécessairement résider et procéder directement du peuple.
[...] En fait, pour celui-ci, la représentation qui passe par l'élection des représentants du peuple, des gouvernants, ne constitue en rien une dévolution du pouvoir de par ses vertus démocratiques ; cette représentation fut, au contraire, choisie pour les vertus aristocratiques qu'elle représente. L'élection ne serait pas réellement démocratique, car celle-ci permet un certain filtrage de la volonté des électeurs, et ces derniers ne peuvent directement exercer le pouvoir en ce que celui-ci est directement confié à des représentants avisés. Il y a alors une certaine distance du peuple par rapport à l'exercice du pouvoir. [...]
[...] La théorie du gouvernement représentatif I. L'idéal démocratique Alors que la démocratie fut inventée par les Grecs, ce qu'on appelle l'idéal démocratique fut réaffirmé dès lors que fut contesté l'absolutisme monarchique. Ainsi Rousseau avait considérablement critiqué le fait que le fondement du pouvoir résidait dans la légitimité divine transcendante ; pour lui, en effet, ce fondement du pouvoir doit nécessairement résider et procéder directement du peuple. Rapidement cependant, une certaine conception de la démocratie apparaitra et constituera une restriction de celle-ci par ce qu'on appelle la démocratie représentative. [...]
[...] Il s'agit donc ici d'un argument à la fois technique, mais surtout matériel. Or cet argument n'est pas le seul et encore le moins le plus important pour démontrer cette théorie. En vérité, donc, le peuple n'est pas, dans son ensemble, suffisamment avisé afin de pouvoir utilement gouverner de manière directe. Ainsi doit être instaurée et appliquée une représentation du peuple, incapable par lui seul de gouverner. Il y a alors la mise en avant d'un certain principe de raison, il faut que soit effectué un jugement raisonnable dans le gouvernement d'un État. [...]
[...] En vérité, l'élection présente une ambigüité particulière en ce sens où les représentants élus n'ont pas à appliquer la politique et le programme sur la base desquels ils furent élus par le peuple ; toutefois le peuple dispose d'un véritable pouvoir dans le cadre de ce jugement rétrospectif. En fin de compte, pour Bernard Manin, ce gouvernement représentatif constitue ce système particulier, distinctif, au sien duquel les élus ne sont pas des doubles de l'électeur, ni même encore un porte-parole de ce dernier, mais les élus gouvernent en anticipant les élections, et donc le moment à l'occasion duquel l'électeur rendra finalement son jugement par son vote. Sources - https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1995_num_45_6_403597 - Agrikoliansky, E. (1997). B. Manin, Principes du gouvernement représentatif. Politix. [...]
[...] En effet, par les choix effectués par le peuple, peu importe ce choix, celui-ci permet d'élire une certaine élite, parmi ce même peuple. Cela démontre alors une véritable ambigüité relative à l'élection qui se veut démocratique. L'élection est par voie de conséquence à la fois démocratique, mais surtout aristocratique. Finalement, la démocratie se définit par le pouvoir du peuple, certes ; néanmoins, cette élection doit permettre que soit reconnu un lien entre la volonté du peuple qui choisit ses représentants et ses gouvernants d'une part, et les décisions prises par ces derniers d'autre part. [...]
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