C'est, en effet, à partir de la crise du 16 mai 1877 qui marque la démission du Président de la République Mac-Mahon et l'élection du 30 Janvier 1879 de Jules Grévy à la présidence, que la fonction de Chef de l'État se limite à de la simple représentation.
Le régime se parlementarise ainsi peu à peu. Il est marqué par une instabilité parlementaire (un gouvernement dure environ dix-huit mois jusqu'en 1914). Le droit de dissolution tombé en désuétude depuis 1877 contribue aussi à l'immobilisme politique et à l'instabilité gouvernementale (...)
[...] On voit donc la nécessité de conférer au Président de la République une grande légitimité. Ainsi, de Gaulle, pour assurer la légitimité de son successeur, soumet le 28 octobre 1962 un référendum portant sur l'élection du Chef de l'État au suffrage universel direct. C'est à la suite de son approbation que depuis 1962, le Président de la République est un homme politique légitimé, faisant de l'ombre au reste du gouvernement et notamment à son Premier ministre. En effet, le Chef de l'État a étendu son pouvoir au-delà de ceux que lui conféraient les textes au détriment du gouvernement. [...]
[...] Les limites du pouvoir du Président de la République. Le Président de la République, s'il est irresponsable civilement et pénalement durant toute la durée de son mandat à l'Elysée, il demeure responsable politiquement. Celui-ci peut alors faire l'objet d'une destitution. L'article 68 institue cette procédure en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat notion qui n'est définie ni par la nature, ni par la gravité du manquement mais par son caractère inconciliable avec la poursuite du mandat. [...]
[...] Ainsi, là où les textes et les lois ne donnaient qu'une petite parcelle d'autorité au Chef de l'État, celui-ci n'hésite pas à s'en procurer davantage au détriment de son principal collaborateur. Avec l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007, nous avons pu constater l'extrême concentration du pouvoir exécutif à l'Elysée. Le Premier ministre a un rôle très réduit, est désigné comme étant un collaborateur et le Chef de l'État, qui d'après la Constitution devrait exercer une fonction d'arbitrage et devrait se charger des affaires régaliennes, se retrouve en fait sur tous les fronts. Les propositions du comité Balladur vont-elles rééquilibrer les pouvoirs au sein de l'exécutif ? [...]
[...] L'article 16 de la Constitution confère ainsi à cette autorité un pouvoir sans limite, aussi bien dans le temps que dans son exercice. Pour certain, ce pouvoir est dangereux car le Président de la République peut en faire usage le temps qu'il le souhaite. Durant toute l'histoire constitutionnelle de la Ve République, l'article 16 n'a été appliqué qu'une seule fois lors de la crise dite du Putsch d'Alger de 1961, lorsque des militaires partisans de l'Algérie française ont tenté de renverser le pouvoir du Président de Gaulle. [...]
[...] Les élections législatives qui suivirent désavouèrent J. Chirac qui dû nommer le chef de l'Opposition comme Premier ministre : Lionel Jospin (cohabitation politique qui durera 5 longues années). Durant toute cette période de cohabitation 1997-2002, le rôle du Président de la République s'est affaibli. Le général de Gaulle et ses successeurs ont suivi les mêmes trajectoires concernant la politique nationale mais J. Chirac, voulant donner plus de pouvoir à son Premier ministre, fit redécouvrir à la France le visage d'un Chef de l'exécutif aux pouvoirs amoindris. [...]
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