Après l'ère fasciste, le retour à la démocratie est assuré par l'établissement d'une Constitution en 1947. Celle-ci fonde la Première République italienne. La Constitution consacre le principe de la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Le gouvernement détient le pouvoir exécutif.
Le régime parlementaire établi est bicaméral avec une Chambre des députés et un Sénat élu au suffrage universel direct. L'expression de « Seconde République » italienne désigne la réorganisation politique massive qui suit l'opération judiciaire de 1992 « Mani Pulite » (« mains propres »). Celle-ci a provoqué l'explosion des deux forces politiques principales, la Démocratie chrétienne et le parti communiste en une multitude de partis.
En 1983, suite à un référendum abrogatif, la loi électorale a été modifiée pour introduire une part de scrutin majoritaire. Cette réforme avait pour but de limiter l'instabilité gouvernementale du début de la République, engendrée, entre autres, par un multipartisme trop important et l'absence d'alternance. La loi électorale a été modifiée de nouveau en 2005, pour rétablir un scrutin proportionnel de listes bloquées. Cette nouvelle réforme a été largement critiquée, y compris par le ministre auteur du projet. Elle est qualifiée de Porcellum (de « porcata » : une cochonnerie).
L'Italie connaît une certaine instabilité gouvernementale, provoquée par un parlementarisme égalitaire entre les deux chambres législatives. Pourtant, « Il est (…) faux d'affirmer que l'Italie n'a pas de gouvernement ou qu'elle est ingouvernable. Ce chaos apparent a en réalité connu une remarquable stabilité à son sommet. On le voit à l'hégémonie que les démocrates-chrétiens ont exercée sur le pouvoir depuis l'après-guerre, à cette petite poignée de dirigeants qui ont tenu la présidence du Conseil et les ministères importants » (Joseph La Palombara, Démocratie à l'italienne).
[...] Son rôle émerge ainsi du chaos, crée l'autonomie de principe de multiples centres de décisions, et de la nécessité d'un référent central. Cette situation où le chef du gouvernement trouve son influence dans l'éclatement d'un système qu'il faut recomposer est originale. En dépit de contextes sociopolitiques différents en Europe, la fragmentation des forces, des groupes et des institutions en Italie n'est pas sans rappeler la situation américaine. Avec la crise du système politique italien, l'échec des formations et des leaders traditionnels a libéré un espace nouveau pour le Président du Conseil. [...]
[...] Les choix des Présidents du Conseil sont les fruits de négociations longues entre les leaders des partis. Pendant longtemps le Premier ministre a été incapable d'exercer une influence importante sur l'exécutif collectif. Le chef du gouvernement était plutôt un intermédiaire que la personne impulsant les politiques. Un instrument de résolution des problèmes importants de la coalition est le sommet de la majorité (vertice di maggioranza). C'est une réunion à laquelle le Chef du gouvernement (accompagné parfois de quelques membres du cabinet) et les présidents des partis de la coalition participent. [...]
[...] Dans la pratique, cette position spéciale ne confère au Chef de gouvernement qu'un rôle de primus inter pares. Ce n'est pas le Président du conseil qui reçoit le vote de confiance, mais le cabinet dans son ensemble. Jusqu'aux années 1950 en Italie le Président du Conseil n'avait ni personnel, ni moyens, pas même un siège attitré. La présidence du Conseil constituait alors une sorte d'annexe du Ministère de l'Intérieur (détenu généralement par le Président du Conseil) qui lui fournissait les moyens matériels nécessaires. [...]
[...] Le gouvernement réussissait rarement à contrôler une majorité soudée au Parlement et ne contrôlait pas l'agenda politique. Le gouvernement s'est retrouvé face à des difficultés importantes pour faire avancer le programme législatif et a dû accepter des compromis. Le nombre significatif de projets du gouvernement refusés ainsi que les initiatives du Parlement montrent clairement cette faiblesse structurelle. Le gouvernement devait accepter un nombre élevé d'amendements du Parlement sur tous types de législation. Face à cette situation, le gouvernement a été tenté de contourner le Parlement voire de réduire son influence. [...]
[...] En effet, le Président de la République ne pourrait plus s'opposer à la demande de dissolution de la Chambre des députés et le refus d'un vote de confiance ou le vote d'une motion de défiance entraînerait sa dissolution. La réforme a été de fait particulièrement décriée. Bibliographie - MENY Yves et SUREL Yves , Politique comparée, 8ème édition, Lextenso, Paris - LALUMIERE P. [...]
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