Le présidentialisme français suppose que le chef d'Etat dispose d'une majorité parlementaire qui lui soit favorable, sinon s'ouvre une période de cohabitation. En effet, la cohabitation est sans doute une notion née sous la Ve République. Elle y a sa spécificité par le fait que le chef de l'Etat et le chef du Gouvernement s'y opposent par majorités interposées : majorité parlementaire à l'Assemblée nationale et majorité présidentielle, l'une et l'autre issues du suffrage universel direct.
[...] La cohabitation est-elle à rejeter ?Question d'autant plus importante sur le plan théorique que sur le plan pratique que certains pays de l'Est, d'Afrique ou d'Amérique latine instaurent des régimes ressemblant à celui de la Vème République. Ainsi, si dans les périodes dites exceptionnelles, le chef de l'Etat se trouve conscrit à son rôle d'arbitre le Premier Ministre et son gouvernement se renforcent retrouvant presque la plénitude de leurs pouvoirs constitutionnels constituant une rupture et une anomalie de la pratique du régime présidentialiste, cette pratique n'instaure-t-elle pas un équilibre et non pas une anomalie renforcée avec la réforme du quinquennat ? Quintal Laura, 1ère année, groupe F La cohabitation, anomalie de la Ve République ? [...]
[...] La cohabitation est ainsi aussi vieille que les rivalités de pouvoir. De plus la Vème République a instauré par la volonté de De Gaulle un régime présidentialiste dans lequel selon l'expression de Michel Debré le Président est la clé de voûte de l'exécutif Ainsi dans les pratiques dites normales la pratique révèle un renforcement du chef de l'Etat au détriment du Premier ministre et de son gouvernement. Certains pouvoirs présidentiels font l'objet d'interprétations extensives là ou certains pouvoirs du gouvernement deviennent presque nominaux, on assiste à une dérive présidentialiste du régime. [...]
[...] Mais qu'est-ce qu'au juste que la Constitution ? Certains affirment avec le Général de Gaulle, qu'une constitution c'est un esprit, des institutions, et une pratique Mais alors la cohabitation est opposée à la Constitution, car elle implique un esprit et des pratiques totalement différentes de ceux qui se sont développés, jusqu'en 1986. Pour d'autres, la Constitution est le texte adopté par le Peuple en 1958 et révisé depuis. Dans cette approche formaliste, la coexistence n'est pas incompatible avec la Constitution de la Ve Rép. [...]
[...] Peut-on parler de nouvel équilibre ? II/ La permanence de la pratique de la cohabitation comme nouvel équilibre des institutions ? La sauvegarde de la clé de voûte Le Président dispose de pouvoirs que ces prédécesseurs n'avaient pas, soit qu'ils résultent d'une interprétation généralement admise mais extensive de certaines dispositions constitutionnelles soit qu'ils soient apparus à l'usage ou qu'ils découlent de la Constitution elle-même. L'existence de pouvoirs sans contreseing et en particulier du droit de dissolution lui donne en fait la maîtrise du temps, pouvant, sauf dans l'année qui suit des élections anticipées, mettre fin à tout moment à l'expérience de cohabitation. [...]
[...] Toutefois, dans la mesure ou elle empêche les deux titulaires du pouvoir exécutif de concentrer leurs pouvoirs respectifs en une puissance quasi monarchique, dans la mesure ou elle freine les ambitions de chacun en les obligeant à observer les limites de leurs champs respectifs de compétence, la cohabitation est une garantie pour les libertés des citoyens. [...]
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