Proclamation du 13 juin 1830 X, monarchie constitutionnelle, Charles X, Adresse des 221 du 18 mars 1830, responsabilité des ministres, Chambre des députés, charte de 1814, Ancien Régime, droit de dissolution
La proclamation du Roi du 13 juin 1830 marque la scission qu'opère Charles X avec une Chambre à majorité libérale qui ne lui est pas favorable. Il profitera de la démission de Martignac, favorable à la majorité en 1829, pour nommer Polignac, alors chef des ultras, afin de réaffirmer son autorité. Alors, la majorité libérale de la Chambre prononcera toute sa défiance à l'égard du nouveau premier ministre dans l'Adresse des 221, insistant sur la nécessité pour le roi de respecter le principe de la responsabilité politique des ministres, qui avait cours.
[...] Pourtant, bien qu'évident, son désir d'un retour de l'absolutisme tout à fait incompatible avec le régime en place, ne s'était jamais vu exprimer de la sorte. Il est aisé d'entrevoir que ce discours fait plus que de s'inscrire dans un bras de fer avec l'opposition libérale. Sa proclamation porte bien son nom, et intervient presque comme une annonce des actions qu'il compte mener pour renouer avec une forme plus absolue de la monarchie. Enfin, c'est directement qu'il s'adresse aux électeurs, qu'il presse de se hâter dans les collèges ; non pas pour l'intérêt du peuple ni de la nation ; mais pour satisfaire son besoin accru de légitimité au regard des ordonnances qui allaient lui permettre de supplanter enfin cette opposition libérale et ce parlementarisme auquel il n'était pas favorable. [...]
[...] Cette épreuve de force entre le Roi et les députés libéraux débutée avec l'arrivé du Prince de Polignac, atteindra son apogée avec le discours du trône. En outre, Charles X y accuse la Chambre des Députés de méconnaître ses intentions, ce pourquoi il en aurait prononcé la dissolution. Il affirme ensuite la nécessaire liberté qui doit encadrer l'exercice de son pouvoir. Avant d'exprimer toute la méfiance qu'il a à propos de ceux qui pourraient ébranler la confiance publique, c'est-à-dire les libéraux. Il convient donc de déterminer en quoi la Proclamation du Roi reflète le désir d'un retour à l'ancien régime pour Charles X. [...]
[...] Cette place servit son propos lorsqu'il exposa ensuite le lien qui l'unit à ses sujets, et qu'il dit votre prospérité fait ma gloire, votre bonheur est le mien . De la sorte il efface le doute quant à l'importance qu'il accorde au besoin de son peuple. Dans la même lignée, il prit appuis sur la Charte constitutionnelle de 1814, prétendant avoir toujours poursuivit d'en respecter les termes, ce qui lui aurait permis en tant que chef du gouvernement de rendre la France florissante et libre . [...]
[...] Proclamation du Roi, 13 juin 1830 - En quoi la Proclamation du Roi reflète-t-elle le désir d'un retour à l'ancien régime pour Charles X ? Le roi règne mais ne gouverne pas Thiers, le trône n'est pas un fauteuil vide Guizot. Deux visions s'opposent, la première considérant que le roi doit se cantonner à un rôle représentatif, là ou Guizot considérait que le roi devait jouer un rôle réel dans les affaires politiques. Ces divergences représentaient le climat politique difficile et empli d'opposition du règne de Charles X. [...]
[...] Ensuite, afin d'éviter toute place au doute, il prit parti de nommer par périphrase le contenu de l'adresse des 221 comme d'indignes soupçons et de fausses craintes . Sans que le doute ne soit plus permis quant au sujet de son accusation, Charles X la renforça en portant à l'attention de tous ceux qui pourraient avoir connaissance du discours du trône ; que les libéraux intentaient de nombreuse action à l'encontre des citoyens qui ébranleraient la confiance publique . Enfin, il se fit reconnaître comme celui qui empêcheraient les dessins des libéraux de se poursuivre ; arguant alors qu'ils allaient échouer devant son immuable résolution . [...]
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