Mémoires d'espoir, Renouveau, Charles de Gaulle, Général de Gaulle, chef de l'État, Président de la République, Ve République, IVe République, Constitution de 1958, René Coty, Président du Conseil, clé de voute, Premier ministre
Appelé par le Président de la République René Coty en juin 1958, Charles de Gaulle accède à la présidence de la République dans un contexte politique extrêmement instable. En effet, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la IVe République doit faire face à trois difficultés majeures : la reconstruction, la guerre froide et la décolonisation. Cette dernière question, les gouvernements successifs ne parviennent à la résoudre lorsque la guerre d'Algérie éclate en 1954, du fait de la volonté d'indépendance de cet ancien département français. La perte d'autorité et l'instabilité gouvernementale marquent alors l'inefficacité politique et institutionnelle du régime parlementaire de la IVe République.
Ainsi, en acceptant le rôle de président du Conseil, Charles de Gaulle entend bien réformer profondément la vie politique française et ses institutions en rédigeant une nouvelle Constitution. La Constitution du 4 juin 1958 - date de naissance de la Ve République - fait donc rupture avec les régimes des IIIe et IVe Républiques en mettant un terme aux régimes d'assemblée.
Pour le Général de Gaulle, la restauration de l'autorité et de la stabilité de l'Etat ne peut se faire sans démocratie et sans un Président de la République fort, qui doit être la « clé de voûte » des institutions selon Michel Debré. De plus, la nouvelle Constitution prévoit également une répartition des pouvoirs plus équilibrée qu'auparavant.
De fait, comment le Général de Gaulle parvient-il à présidentialiser le nouveau régime de la Ve République ?
[...] Mais tout le monde sait et attend qu'il procède de [son] choix et n'agisse que moyennant confiance ». Sous la Ve République, le Président de la République détient un pouvoir propre de nomination et de révocation du Premier ministre et des autres membres du gouvernement sur proposition de ce dernier (article 8 de la Constitution). Il choisit donc des ministres du même bord politique que lui (hors période de cohabitation), ce qui facilite l'action gouvernementale lors de la prise de décision. [...]
[...] Il sous-entend ainsi qu'en marge de ce que prévoit la Constitution, il est possible que le chef de l'Etat s'en écarte pour accomplir ses devoirs en toute circonstance. C'est ce que résume la célèbre affirmation du Général de Gaulle selon laquelle « une Constitution, c'est un esprit, des institutions, une pratique »[2]. Le Général de Gaulle a su, par sa personnalité et sa relation avec le peuple, mettre en place un chef de l'Etat puissant dès le début de la Ve République. [...]
[...] « Mémoires d'espoir », Charles de Gaulle - La conception du chef de l'Etat - Charles de Gaulle (1890-1970) est un résistant, militaire et homme d'État français. Il est le principal inspirateur de la Constitution du 4 juin 1958, soumise et adoptée au référendum populaire. Dans le tome I « Renouveau » de ses « Mémoires d'espoir » paru en 1970 aux éditions Plon, et plus particulièrement à la page 283, il s'attache à expliciter sa conception du rôle du chef de l'Etat dans l'organisation du nouveau système politique de la Ve République. [...]
[...] Cela signifie d'abord que selon lui, la Constitution prévoit de mettre en place des institutions, mais qu'elles ne peuvent inévitablement échapper à l'influence présidentielle. Ainsi, il entend les « sculpter » comme un bloc de granit selon sa propre vision. D'où le recours à plusieurs reprises aux adverbes et conjonctions « certes » et « mais » pour mettre en avant la différence entre l'interprétation littérale de la Constitution et sa pratique. Ensuite, il lui appartient de « façonner » les institutions pour deux raisons principales. [...]
[...] Mais en réalité, puisqu'il a le pouvoir d'inscrire l'ordre du jour, cette répartition apparente se trouve en fait inversée, car cela lui permet de choisir les mesures de nomination ou réglementaires qu'il souhaite traiter en premier. Il pèse ainsi directement sur les décisions qui, « bien qu'étant de compétence gouvernementale, ne peuvent être prises qu'en sa présence »[3]. Il peut donc contrôler l'élaboration de la politique gouvernementale et donner ou refuser de donner son accord à certaines décisions importantes. B. Un chef de l'Etat indépendant et au-dessus des partis : son rôle d'arbitre Le Général de Gaulle énonce que « l'une des deux chambres [du Parlement] a la faculté de censurer les ministres. [...]
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