Les Six Livres de la République, Jean Bodin, République, souveraineté, absolutisme royal, monarchie absolue, pouvoir absolu, violence légitime, loi salique
Le texte soumis à notre étude est un extrait de l'oeuvre de Jean Bodin, Les Six Livres de la République, publié en 1576. Jean Bodin est considéré comme l'inventeur de la notion moderne de souveraineté. En effet, ce dernier exprime l'idée d'une souveraineté absolue qui est détenue par un seul individu, le roi, appelé ici prince.
Dans ce texte, Jean Bodin explique ce qu'il entend par « République ». Plus particulièrement, il associe cette notion à sa conception de la souveraineté. Il commence par la définir, expliquer ses origines, puis parle du roi souverain.
[...] Le Prince peut déroger aux lois de nature, et donc « voler » le bien d'autrui seulement si cela est légitime. Cela se fait cependant seulement au profit du public : si le Prince vient à confisquer un bien, ce sera au nom du collectif qui prime sur l'individu. Ainsi, Jean Bodin explique que le Prince est le mieux placé pour légiférer tout en renvoyant une image élogieuse de ce dernier : il est honnête, il ne volera point le bien d'autrui, il est le seul en mesure de faire la loi. [...]
[...] Les Six Livres de la République - Jean Bodin (1576) - Pourquoi la souveraineté est-elle nécessaire pour la République et de quelle manière l'auteur va-t-il la conceptualiser ? « La République est un droit gouvernement de plusieurs mesnages, & de ce qui leur est commun avec puissance souveraine . Tout ainsi que le navire n'est plus que bois, sans forme de vaisseau, quand la quille qui soutient les côtés, la proue, la poupe et le tillac sont ôtés : aussi la République sans puissance souveraine, qui unit tous les membres et parties d'icelle, et tous les ménages et collèges en un corps, n'est plus République . [...]
[...] La république peut exister sous trois formes : la monarchie où le Prince détient le pouvoir, l'aristocratie avec l'élite qui dirige et enfin la démocratie avec un peuple souverain. L'auteur, bien qu'il reconnaisse l'existence des deux autres formes d'État, est partisan d'un État monarchique. Selon la forme de l'état, les sources et fondements sont alors différents. Dans le cadre d'une monarchie, « La raison, et la lumière naturelle nous conduisent à cela, de croire que la force, et la violence ont donné source, et origine aux Républiques. ». L'auteur exprime alors l'idée d'une République naissant de la violence et de la force. [...]
[...] Un prince souverain incarnant l'État « Car le peuple, ou ses seigneurs d'une République peuvent donner purement, & simplement la puissance souveraine, & perpétuelle à quelqu'un ». Il est alors primordial de se demander qui est « quelqu'un » et pourquoi il doit incarner la puissance souveraine à lui seul. Pour Jean Bodin, cette entité unique, ici appelée « quelqu'un » qui représente l'État c'est le Prince. Il est donc le souverain et sa puissance est perpétuelle. Personne n'est au-dessus du souverain ou ne peut le contredire. [...]
[...] : ainsi ce qu'il plaist au Roy consentir, ou dissentir, commander, ou défendre, est tenu pour loy . car si le Prince souverain est suget aux estats, il n'est ny Prince, ny souverain : & la République n'est ni Royaume, ny Monarchie, ains une pure Aristocratie . Nous conclurons donc que la souveraineté du Monarque n'est en rien altérée, ny diminuée pour la présence des estats : ains au contraire sa majesté en est beaucoup plus grande, & plus illustre, voyant tout son peuple le recognoistre pour souverain . [...]
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