Mopin, Édouard Herriot, Aristide Briand, débat parlementaire, Chambre des députés, Séparation des pouvoirs, pouvoir exécutif, pouvoir législatif, pouvoir judiciaire, IIIe République, président du Conseil, Parlement, Emmanuel-Joseph Siéyès, instabilité gouvernementale, régime parlementaire, inefficacité parlementaire, projet de loi
Président du Conseil pour la dixième fois, Aristide Briand soumet à la Chambre un projet de loi lui accordant les pleins pouvoirs jusqu'au 30 novembre suivant « pour réaliser le redressement financier et la stabilisation de la monnaie ». Édouard Herriot descend de son fauteuil de président de la Chambre pour s'y opposer. Briand sera mis en minorité par 283 voix contre 245. Herriot lui succède pour trois jours (19-22 juillet 1926). Dès le lendemain, sous la menace de la faillite financière, Gaston Doumergue appela Raymond Poincaré, qui restera Président du Conseil pendant trois ans (23 juillet 1926-29 juillet 1929). Il redressera la situation, sans recours aux décrets-lois.
[...] Emmanuel-Joseph Siéyès résume ainsi ce principe fondamental, selon lequel le pouvoir législatif ne peut être exercé que par l'organe représentatif, dans son ouvrage Vues sur les moyens d'exécution dont les représentants de la France pourront disposer en 1789. C'est ce principe qui est invoqué par Édouard Herriot, Président de la Chambre des députés, lorsque le Président du Conseil des ministres Aristide Briand soumet à la Chambre un projet de loi lui accordant les pleins pouvoirs pour faire face à une crise majeure. [...]
[...] Peut-on sacrifier le principe de la séparation de pouvoirs pour faire face à une crise sans majeure ? Si Édouard Herriot refuse de contrevenir au principe fondamental posé par Siéyès Aristide Briand considère quant à lui que cette entorse est nécessaire pour mettre fin à l'inefficacité qui caractérise le régime parlementaire de la IIIe République (II.). Un principe fondamental Edouard Herriot défend un principe qualifié par Siéyès de « fondamental », selon lequel le pouvoir législatif ne peut être exercé que par l'organe représentatif, soit le parlement. [...]
[...] La France sous la IIIe République vit sous un régime parlementaire, c'est-à-dire que la séparation des pouvoirs est souple, les branches exécutives et législatives ne sont pas entièrement coupées l'une de l'autre, mais doivent collaborer pour gouverner. La façon dont cette collaboration est imposée constitutionnellement mène à une lourde instabilité gouvernementale et à une forte inefficacité parlementaire. Cette inefficacité parlementaire est dénoncée par Aristide Briand dans le débat parlementaire soumis à notre étude. Il souhaite que la Chambre des Députés lui vote les pleins pouvoirs pour faire face à la crise économique qui touche le pays. [...]
[...] Je ne dirai pas un mot qui soit d'un homme de telle ou telle nuance de l'opinion républicaine. C'est comme président de la Chambre que je viens, dans des termes qui n'auront certes rien d'agressif, adresser à M. le Président du Conseil la plus pressante et je voudrais l'espérer, la plus efficace adjuration, pour que le Parlement, dont j'ai l'honneur de présider l'une des Chambres, ne soit pas dessaisi de droits et de devoirs que je considère comme essentiels, jusqu'à la fin de novembre 1926, peut-être même, à consulter l'article jusqu'au début de la session ordinaire de 1927. [...]
[...] Une séparation des pouvoirs souple Une interprétation stricte du principe de séparation des pouvoirs aurait pu aboutir à un système où l'exécutif ne pourrait aucunement influer sur le législatif, et vice versa. La IIIe République permet une action réciproque des pouvoirs les uns sur les autres. Ainsi c'est en tant que « Président de la Chambre » qu'Édouard Herriot répond à la demande d'Aristide Briand, c'est-à-dire en tant que président de la représentation générale. Il peut parler « librement, comme il convient en de pareilles circonstances ». [...]
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