Séparation des pouvoirs, discours de Bayeux, Charles De Gaulle, Ve République, organisation des pouvoirs publics, stabilité institutionnelle, unité nationale, intérêt national, Constitution de la Ve République, constitution de 1958, multipartisme, bicamérisme, article 24 de la Constitution, équilibre des pouvoirs, pouvoir présidentiel
« La République, il fut un temps où elle était reniée, trahie par les partis eux-mêmes, et moi, j'ai redressé ses armes, ses lois, son nom ! », citation de Charles de Gaulle lors d'une conférence de presse le 19 mai 1958. Elle illustre bien la défaillance des institutions de la IIIe République qui s'effondrera du fait de sa faiblesse et succombera au régime de Vichy, un régime collaborateur, méprisant et insultant l'idée d'un État légitime démocratique. Ainsi, de Gaulle au lendemain de la guerre, dénonce cette trahison démocratique due à l'égoïsme des partis et à l'inconsidération des intérêts de la nation. Il souhaite, de fait, reconstruire un nouvel État, de nouvelles institutions et une République nouvelle. Ce souhait aboutira une dizaine d'années après avec l'instauration de la Ve République en 1958.
[...] Toutefois, cette idée d'un second groupe technocrate ne sera pas retenue puisqu'il manque un fondement démocratique à celui-ci. Ce discours, étant prononcé après le refus du premier projet constitutionnel, permet de comprendre pourquoi De Gaulle insiste sur la place qu'occuperait cette seconde Chambre. En effet, les constituants de la IVe République souhaitaient la prépondérance de la première Chambre sur la seconde, voire la presque inexistence de cette dernière. Ainsi, il rappelle que celle-ci pourra "examiner publiquement ce que la première a pris en considération, formuler des amendements, proposer des projets". [...]
[...] La mise en place d'une théorie d'organisation des institutions va ainsi faire l'objet d'une partie de son discours et être reprise lors de l'établissement des institutions par les constituants de la République. II. Un discours fondateur de nouveaux principes organisationnels des pouvoirs publics de la Ve République Le bicamérisme, bien que ce ne soit pas un principe nouveau, a été réanimé à travers ce discours et va être amené à évoluer celui-ci s'accompagne de l'idée selon laquelle le président de la République serait une figure d'arbitrage national A. [...]
[...] Ce résultat obtenu sous la Ve République, sera donc dans la continuité de ce discours en reprenant les principaux axes et en gardant la même conception du pouvoir. A savoir, l'intérêt national comme base au gouvernement, et la minimisation du débat politique dans la gouvernance nationale permise par le renforcement de l'exécutif avec un véritable chef d'État arbitre des pouvoirs publics et président des citoyens. [...]
[...] Cependant, il relativise le risque d'une telle souveraineté d'une seule assemblée puisqu'une "telle assemblée ne comporte pas nécessairement une clairvoyance et une sérénité entières". Autrement dit, celle-ci pourrait se détacher de sa mission théorique, qui est celle de servir les intérêts de la nation, puisqu'elle se laisserait déborder par des conflits entre partis politiques internes à cette assemblée ne permettant pas une stabilité et une assurance dans son rôle politique majeur. Ainsi, la nécessité d'une seconde chambre ou "deuxième assemblée" va apparaitre afin d'équilibrer le manque de clairvoyance et la potentielle défaillance de la première assemblée. [...]
[...] En effet, son discours est prononcé après l'élection de la nouvelle assemblée constituante de juin 1946, divisée en trois principaux partis politiques qui se font opposition et parviennent donc difficilement à un accord commun. Il décrit la place qu'occupent les partis politiques comme un "facteur de trouble passionné" ne devant causer une nouvelle crise politique dans un monde bipolarisé. En s'attaquant aux effets que produisent les partis politiques sur les institutions, il s'attaque aussi, de façon implicite, à la forme parlementaire française. [...]
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