Charles De Gaulle, constitution de 1958, Constitution de la Ve République, stabilité politique, organisation des pouvoirs publics, indépendantisme, sécurité nationale, référendum de 1962, organisation des pouvoirs aux Etats-Unis, régime présidentiel américain, pouvoir exécutif bicéphale, motion de censure du 5 octobre 1962, référendum du 27 avril 1969, Assemblée nationale
La conférence de presse de 1964 s'inscrit dans un contexte de mise en oeuvre et d'expérimentation de la Constitution nouvelle datant du 4 octobre 1958. Celle-ci fut élaborée sous la direction conjointe du général et de Michel Debré lors de l'été 1958. Elle s'inscrit dans la continuité des échecs des deux précédentes républiques et permet de faire naître un nouvel espoir de stabilité politique grâce à la réformation de l'organisation des institutions et des pouvoirs publics, devant permettre de répondre aux besoins de la nation et de ne pas se laisser soumettre aux différentes crises, comme il a été fait avec la loi du 10 juillet 1940 pour la IIIe République, ainsi qu'avec la création du Comité de salut public le 13 mai 1958, provoquant la fin de la IVe République. Cette conférence de presse s'inscrit dans un contexte politique national et international tendu. En effet, celle-ci avait pour portée initiale d'exposer la politique extérieure de de Gaulle, qui ne manquera pas de formuler des critiques à l'égard de l'OTAN et de la dépendance européenne aux superpuissances dans un contexte de guerre froide et d'armement massif, souhaitant une France indépendante garantissant sa propre sécurité.
[...] Il définira le régime présidentiel comme un régime dans lequel "un chef de l'État qui en soit un, mais à la condition que le Parlement soit, de son côté, érigé en citadelle inexpugnable, où les partis retrouveraient leur empire et leur sûreté". Autrement dit, le Président aurait des pouvoirs considérables en tant que chef d'État souverain, mais en contrepartie, le Parlement soit lui-même protégé de la souveraineté du chef d'État, en le rendant irresponsable, laissant les partis politiques à l'abri de celui-ci. [...]
[...] De plus, pour soutenir que la Constitution qu'il a élaborée n'a omis aucune possibilité quant à une potentielle organisation compatible aux besoins français. Il contredira aussi ceux qui "préconisent un gouvernement de législature", c'est-à-dire un gouvernement ayant été muni de la confiance de l'Assemblée lors de son investiture et qui ne peut être responsable devant celle-ci par la suite, ou sous des conditions très restrictives. Cette solution parait être la parfaite alternative entre le régime parlementaire et le régime présidentiel, prenant en compte l'instabilité politique due aux fréquents changements de gouvernement avec un système qui permet au gouvernement d'avoir la confiance de l'Assemblée, le rendant ainsi presque irresponsable ; du moins, sa censure devra être suivie de la dissolution automatique de l'Assemblée, permettant à cet égard une meilleure stabilité gouvernementale. [...]
[...] En effet, comme énoncé précédemment, « le gouvernement, qui est celui du Président, est en même temps responsable devant le Parlement », le problème évident posé par beaucoup, et légitime à certains égards, est de savoir « comment concilier cela ? », puisque dans les républiques précédentes, le gouvernement n'était responsable seulement devant le Parlement, suffisant à causer son instabilité. La question soulevée ici est toute la complexité de son nouveau système des rapports entre les pouvoirs publics. La réponse fut courte, il répondit en disant "que le peuple souverain, en élisant le Président, l'investit de sa confiance", et c'est dans cet argument que repose "l'essentiel du changement accompli". [...]
[...] A cet égard, le Président se verra incompétent pour résoudre une telle crise, plongeant ainsi la France dans un « régime d'Assemblée » à la merci de l'humeur des partis politiques, tel qu'a pu être le cas à l'époque de la Convention (1792-1795). Somme toute, la Constitution française est une Constitution unique faite sur mesure pour subvenir aux besoins réguliers de la nation française et faire face à toutes possibilités de crise. Cependant, ceci n'a été permis qu'après l'introduction de réformes profondes adaptées aux réalités historiques et politiques françaises. II. [...]
[...] L'erreur que de Gaulle évite ici, c'est d'affirmer de manière directe que la direction du gouvernement ne tiendrait plus au Parlement, mais qu'elle serait remise au Président, pouvant paraître comme un changement antidémocratique. Ainsi, pour justifier l'extraction du gouvernement de l'influence du Parlement, il soutient que celui-ci sera remis au peuple par le biais du Président qui assurera son contrôle en s'appuyant sur sa légitimité issue de son élection directement auprès de l'ensemble des citoyens français. Cette nouvelle conception des pouvoirs publics permet de garantir une meilleure stabilité gouvernementale, puisque celle-ci tient au Président de la République, lui-même arbitre se positionnant au-dessus des contingences des partis politiques. [...]
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