L'Administration a une unique justification, un seul but : l'intérêt général. La bonne administration est celle qui se fait dans l'intérêt général. On peut, en passant à une forme négative de cet axiome reconnu, trouver ce qui est l'essence même du concept de maladministration : la mauvaise administration, la maladministration, est celle qui n'est pas conforme à l'intérêt général. La crise actuelle de l'Administration peut s'interpréter comme une non conformité de son action à l'intérêt général. Mais en plus, le mot lui-même d'intérêt général a été détourné de son sens originel et a décrédibilisé l'autorité et la légitimité de l'État
[...] La démocratie libérale est un système politique qui emprunte aux deux approches utilitariste et volontariste. Dans un cas, puisque l'intérêt général est le produit de la rencontre entre les intérêts particuliers, il faut favoriser leur représentation, promouvoir l'exercice des droits politiques. Dans l'autre, il s'agit d'avoir la connaissance la plus rationnelle possible de l'intérêt général. La question reste de savoir comment concilier le nombre et la vérité La question des procédures se trouve donc au centre de la réflexion démocratique sur l'intérêt général et l'approche rationaliste se teinte de pragmatisme : la puissance législative est représentée en permanence et la loi, moins solennelle, s'est banalisée comme sa généralité s'est estompée par des textes de plus en plus techniques et détaillés. [...]
[...] La notion d'ordre public, composante essentielle de l'intérêt général, peut par exemple justifier des restrictions à l'exercice de certains libertés. Le Conseil constitutionnel a fait de l'ordre public un objectif à valeur constitutionnelle mais toutefois dans le sens étroit de protection des personnes et des biens. La Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, comporte des dispositions qui admettent que des limitations y soient apportées par la loi. Le contenu de la notion d'ordre public s'est irrésistiblement étoffée sous l'influence de l'évolution des techniques, de la recherche du mieux-être d'« évolution des sensibilités ou de principes moraux justifiant la protection des individus contre eux-mêmes. [...]
[...] C'est pour remplir ces missions qu'existe l'Administration, c'est pour oeuvrer au bien de tous qu'elle fut instituée. Appareil de l'État, elle est une coopération de services publics en vue de la protection de la Nation et de la satisfaction de ses besoins essentiels ; par une solidarité positive, elle assure l'union et la préservation de la communauté. C'est de par et pour l'intérêt général que l'Administration existe, c'est sa justification et sa fin ultime. L'action de l'Administration doit donc s'orienter en fonction de l'intérêt général. [...]
[...] Le bien commun de la cité n'est ni la simple collection des biens privés, ni le propre d'un tout qui rapporte à soi seul et sacrifie les parties. Le bien commun est leur communion dans le bien-vivre ; il est donc commun au tout et aux parties. Il implique et exige la reconnaissance des droits fondamentaux des personnes et il comporte comme valeur principale la plus haute accession possible des personnes à leur vie de personne et leur liberté d'épanouissement : il implique une redistribution aux personnes, il doit aider leur développement. [...]
[...] Puisque les autres sont mes égaux, ils ne valent pas plus que moi et je n'ai à leur égard qu'un devoir de principe, très abstrait et formel. Il n'y a donc aucune raison que je sacrifie mes intérêts aux leurs pour un objectif commun qui ne me serait pas utile ou avantageux. On peut simplement tenter de l'individu persuader que son intérêt consiste à accorder une certaine attention au bien de l'État. Travaille, tu y gagneras ; ne voles pas, tu serais emprisonné telle est la morale utilitariste des temps modernes selon Tocqueville. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture