droit administratif, histoire et droit des Etats
Jacques Chevalier, né en 1943, est professeur agrégé de droit public et de sciences politiques. Il enseigne la science administrative et les institutions politiques à l'université Panthéon Assas. L'État post-moderne se veut comme la synthèse des travaux antérieurs dans laquelle il appréhende l'ampleur des transformations de l'État moderne, référence des sociétés démocratiques, tant dans sa forme que dans son contenu et son fonctionnement. Pour lui, c'est véritablement le monopole de l'Etat comme acteur de la scène politique qui est aujourd'hui contesté. Dans la lignée des travaux de Giandomenico Majone sur l'État régulateur, et de Guy Peters sur l'État creux, Jacques Chevalier propose une nouvelle grille d'analyse sémantique des mutations de l'État occidental contemporain. Cet ouvrage a été bien accueilli par la critique académique, bien qu'on lui ait reproché sa superficialité
La diversité des modèles étatiques répandus à travers le monde ne peut permettre de nier l'existence d'un modèle de référence qui est celui de l'État nation prévalant dans l'occident démocratique. C'est la crise de cette forme de référence par la remise en cause de la forme et du mode de fonctionnement classique de l'État qui pose la question d'une nouvelle ère et d'un nouveau régime, bête hybride dont il convient de définir la forme et le raisonnement.
[...] Bien plus discutable je pense est la dénonciation faite des égoïsmes catégoriels qui semblent constituer selon l'auteur un ferment de division au sein d'une population soudée par l'idéal universaliste de la Révolution française. L'adjectif même égoïste, signifiant pour moi la volonté de conserver un avantage, une position privilégiée, est un véritable contre sens quand les catégories d'individus désignées par l'auteur aspirent justement à une harmonisation des situations, en d'autres termes à un plus vaste partage. Sous-entendre que les militantismes des minorités en France, qu'elles soient religieuses ou sexuelles sont majoritairement portés par une volonté de division m'apparaît comme le signe d'une grande méconnaissance de ces mouvements. [...]
[...] L'État post- moderne a été l'objet de plusieurs rééditions, illustrant son succès et sa place dans la recherche théorique sur la forme de l'État. I Résumé La diversité des modèles étatiques répandus à travers le monde ne peut permettre de nier l'existence d'un modèle de référence qui est celui de l'État nation prévalant dans l'occident démocratique. C'est la crise de cette forme de référence par la remise en cause de la forme et du mode de fonctionnement classique de l'État qui pose la question d'une nouvelle ère et d'un nouveau régime, bête hybride dont il convient de définir la forme et le raisonnement la reconfiguration des appareils d'État L'État, forme d'organisation politique se caractérise par un lien de solidarité qui unit une nation au sein d'un territoire donnant naissance à une entité permanente détentrice d'un pouvoir, traduit par le monopole de la violence légitime qui perdure malgré la disparition de ceux qui l'incarnent. [...]
[...] L'émergence puis l'hégémonie du paradigme de l'État post-moderne confirment l'existence de ce malaise, le juge non élu venant remplacer le représentant élu à la tête du modèle. Cette montée du juge se faisant par véritable opposition au politique, le prestige du magistrat étant souvent acquis suite à son action contre des politiciens corrompus. La grande diversité des régimes démocratiques contemporains ne saurait empêcher d'identifier la formation de phénomènes communs à ces régimes. Jacques Chevallier note un mouvement de concentration des pouvoirs au sein du pouvoir exécutif, concomitant à l'émergence de contre-pouvoirs qui par leur pluralisme s'intègrent à la logique de la post-modernité. [...]
[...] Dans les régimes d'État Povidence, l'État est de plus en plus perçu comme vecteur d'oppression et d'inefficacité, son rôle est atténué par une génération de politiciens libéraux, au sein des États totalitaires où l'État exerçait un contrôle presque total jusque sur les individus, on s'oriente vers une forme d'État gendarme laissant une place croissante au secteur privé. Enfin, dans les pays en développement, le rôle de l'État est fortement concurrencé par celui des institutions internationales. Parallèlement, un processus d'internationalisation des flux de production vient redéfinir le rôle et la compétence des États. L'action des États est désormais dépendante de celle des autres États dans un processus croissant d'interdépendance. [...]
[...] La mission étatique de maintien de l'ordre se mue en le devoir d'assurer la sécurité des citoyens, notion beaucoup plus large qui nécessite une plus grande coopération des États et tend à favoriser la mise en place d'un marché de la sécurité privée. Parallèlement l'acception large de la notion de sécurité fait émerger un principe de précaution dont les États doivent garantir le respect. La distinction entre les domaines publics et privés est de moins en moins marquée à mesure que l'on remarque que le service public n'est pas toujours guidé par la recherche de l'intérêt général (scandales liés à la corruption d'agents publics), que l'État peut être une menace pour l'individu, mais également que la fonction publique est soumise à un impératif d'efficacité équivalent à celui qui régit le domaine privé et que se banalise l'idée selon laquelle les administrations doivent être managées. [...]
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