Selon Albert Camus, « une société se juge à l'état de ses prisons ». La République française a en l'occurrence consacré des garanties aux personnes mises sous écrou relativement tôt. Le principe de l'encellulement individuel des prévenus a notamment été affirmé par une loi de 1875. La libération conditionnelle a quant à elle été admise par une loi de 1885. Il a cependant fallu attendre la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme et sa jurisprudence afin que soit véritablement reconnu un droit de l'exécution de la peine privative de liberté. La société prend depuis progressivement conscience de la réalité de la vie carcérale et de la nécessité d'améliorer les conditions de détention. Il convient actuellement de lutter en priorité contre la surpopulation carcérale.
[...] Les interrogations soulevées par l'annonce d'une création massive de places en prison La loi du 27 mars 2012 prévoit la création d'environ 24.000 places supplémentaires en prison d'ici 2017. Elle prévoit également la création de trois nouveaux centres nationaux d'évaluation pour les condamnés à des longues peines dont le degré de dangerosité est élevé ainsi que 20 centres supplémentaires éducatifs fermés pour mineurs. Selon le député Ciotti, cette loi est nécessaire étant donné le manque cruel de places en prison. [...]
[...] Les détenus, quelles que soient leur conduite et leur dangerosité présumée, n'effectuent pas l'intégralité de leurs peines selon certains députés UMP. Cette possibilité d'octroyer des remises de peine est en fait devenue une véritable variable d'ajustement afin de lutter contre la surpopulation carcérale. Ils prônent donc pour la suppression de cette possibilité pour les personnes condamnées récidivistes ayant commis des faits graves. En 2010, un député socialiste, Dominique Raimbourg, souhaite également supprimer les restrictions d'accès à la libération conditionnelle pour les condamnés en état de récidive légale. [...]
[...] Bien que les efforts financiers doivent être concentrés sur la rénovation des cellules et le recrutement plus équilibrés entre les personnels de surveillance et les conseillers d'insertion et de probation. La garde des Sceaux a confirmé la création de 24.000 places supplémentaires. [...]
[...] Le manque de moyens de la justice française se traduit également par un nombre insuffisant de personnels d'insertion et de probation puisque l'on estimait en 2007 le nombre de Conseillers pénitentiaires d'Insertion et de Probation à 3600 pour 146.000 personnes. Ce constat des prisons françaises est, pour monsieur Nicolas Sarkozy, une honte pour la République française. Les conditions d'emprisonnement semblent indignes d'autant plus qu'on estime qu'un suicide se produit en prison tous les trois jours. Ce taux est deux fois moins élevé pour les personnes placées sous surveillance électronique. [...]
[...] La politique sécuritaire devrait donc primer même si elle favorise la surpopulation carcérale. Selon ce même député, les peines planchers appliquées pour les récidivistes permettent de baisser de manière durable et constante la délinquance. Cependant, cette conception de la politique sécuritaire n'est pas partagée par l'ensemble du monde politique. Selon l'Union Syndicale des Magistrats, cette pratique porte dangereusement atteinte à la liberté du juge et au principe d'individualisation des peines. La politique sécuritaire doit notamment avoir pour objectif de lutter contre la récidive. [...]
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