Le premier de ces projets est voulu par Béchard. Il va s'attacher à délimiter les intérêts locaux et nationaux. Il établit cette distinction pour « empêcher les administrations locales d'empiéter sur la politique générale de la nation ». On voit là le caractère illogique. Il se veut partisan de la décentralisation. Pour autant, il fait un raisonnement inversé. Celui qui prétend défendre les autorités locales les empêche d'empiéter sur les affaires nationales. Il poursuit sa démonstration en proposant d'organiser de manière stricte la représentativité des collectivités locales. Pour lui, cela implique qu'elles soient libérées de toutes tutelles et qu'elles puissent être responsables d'un certain nombre de services : mutualité, retraite, éducation populaire, insertion professionnelle, assistance et la santé.
[...] En réalité, à ne pas s'y tromper, ce décret ne donne en aucun lieu à une décentralisation. Il procède d'une déconcentration. Ce décret nous dit : considérons que l'on peut gouverner de loin mais qu'on administre bien que de près, qu'en conséquence autant il importe de centraliser l'action gouvernementale de l'état, autant il est nécessaire de décentraliser l'action purement administrative On voit donc bien les ambitions de ce décret. Si les pouvoirs des préfets sont accrus, c'est en vérité pour faciliter la tutelle des agents nommés par le pouvoir central. [...]
[...] Une fois encore ce sont les révolutionnaires légitimistes qui seront les portes drapeaux de cet élan décentralisateur. Ils revendiquent une décentralisation opérante au niveau administratif, culturel et scolaire. C'est le Comte de Chambord qui va appuyer cette idée décentralisatrice. Il va dénoncer les excès du centralisme impérial ainsi que la politique d'urbanisation de Louis Napoleon. Il va assez loin en matière de critique en comparant la centralisation à une pieuvre qui étouffe l'indépendance et les mouvements du peuple. Pour lui, le peuple est prisonnier des entraves d'une administration tentaculaire. [...]
[...] Leur crédo est assez simple : ce qui est national relève de l'état. Ce qui est régional de la région et ce qui est communal de la commune. Dans cette citation, on voit l'émergence de ce concept de régionalisation qui est la substance de ce manifeste. Parallèlement, le manifeste de Nancy propose une commission de cinq membres pour remplacer le préfet pour tout ce qui concerne l'exécution des décisions des conseils généraux. De cette manière, leur manifeste permettrait de libérer la province de Paris et de sa tutelle mais également ce manifeste ambitionne de supprimer l'oppression de la bureaucratie. [...]
[...] Pour Simon, cette décentralisation passant par l'intermédiaire de la commune a pour effet de libérer l'individu par rapport à un état envahissant. Il se veut être l'éducateur du peuple. Cette gauche est divisée. Proudhon pour sa part pose également dans sa doctrine les fondements du fédéralisme qui est pour lui synonyme de décentralisation. Proudhon est un socialiste anarcho-libertaire. Ces idées sont très similaires à celles des légitimistes. Il estime qu'il faut favoriser l'éclosion d'une constitution sociale. Elle s'opposerait à la constitution étatique qui est oppressive par nature. [...]
[...] L'ensemble du travail préparatoire du conseil d'état est remis à l'assemblée nationale constituante. En février 51 va être créé une commission parlementaire avec notamment Odilon barrot parmi ces rapporteurs. Suite aux travaux de cette commission, va être envisagée une plus grande autonomie des collectivités locales. Les rapports sont donc déposés à l'assemblée nationale. Ils permettent la gestion des affaires locales par les intéressés. Cette gestion est destinée à favoriser l'émergence d'une éducation politique chez les citoyens de manière à ce qu'ils comprennent que tout droit implique une responsabilité. [...]
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