La RMN souffre en effet de vices de fonctionnement importants: branche commerciale de la Direction des Musées de France, son budget pour l'année 2003 a été voté en déficit. Si des réformes s'imposent, elles ne vont pas sans soulever un certain nombre d'interrogations quant au futur de l'institution et de celui des musées qui resteront sous sa tutelle quand les "grands musées parisiens" n'y seront plus.
Alors que les informations sur ce projet sont pour l'instant peu nombreuses, il s'agit de porter un regard critique sur l'actuelle RMN, de présenter les réformes envisagées et de considérer les incertitudes subsistantes
[...] Une autonomie ambiguë des musées sous tutelle Henri Loyrette affirme que si le Louvre a des problèmes : ils sont liés en grande partie à la tutelle qu'exerce la direction des musées de France ces difficultés sont dues : -à la répartition des pouvoirs entre le Louvre et la RMN pour ce qui est des budgets et de la gestion commerciale, qui entraîne des défaillances dans la gestion des personnels, la surveillance des salles, la gestion des collections et de leurs inventaires, -à la complexité des liens économiques entre le Louvre et la RMN .Aujourd'hui, le Louvre reverse 45% de ses recettes à la Réunion des musées nationaux, soit près de 10 millions d'euros. Les financements qu'il obtient en retour de la RMN sont largement inférieurs. Le même système de reversement s'applique pour Versailles. - Le directeur des musées de France est également président de la RMN. [...]
[...] Devenus autonomes, les grands établissements pourront également, comme c'est déjà le cas au Centre Pompidou, recruter des universitaires ou des scientifiques, hors du corps des conservateurs, ainsi que des étrangers. Orsay, Guimet et le quai Branly quitteraient la RMN Acquise depuis sa naissance par le Centre Pompidou et promise désormais au Louvre et à Versailles, cette indépendance serait étendue à d'autres institutions. Le ministre prévoit ainsi à brève échéance «d'ériger le musée d'Orsay en établissement public». A terme, d'autres, comme Guimet, pourraient les rejoindre. [...]
[...] - Le projet envisagé par le Ministre de la Culture est en revanche plus contestable dans sa forme, dans la mesure où il vise clairement à privilégier les grands musées, au détriment des établissements de moindre importance dont l'existence déjà précaire se trouve de fait très menacée. [...]
[...] L'audiovisuel et le multimédia ont rejoint l'édition en 1990, date à laquelle la RMN est devenue un EPIC, structure mieux adaptée à son activité. - La RMN gère donc les fonds nécessaires à ces activités pour les 33 musées nationaux (musée du Louvre, musée d'Orsay, Château de Versailles, musée Picasso, Château de Fontainebleau, musée Chagall, musée Fernand Léger, etc . dont 21 en île de France.) Le système de gestion est basé sur une mutualisation des fonds. - Le président de la RMN est le directeur des Musées de France. : - 'établissement est donc satellite de la DMF. [...]
[...] Cela rendrait plus illusoire encore le rôle de la RMN qui avait à l'origine la vocation de mutualiser les ressources des musées membres. La vente de cartes postales, souvenirs, livres et CD-Rom doit dégager une marge bénéficiaire au lieu de plomber l'institution. La RMN, qui possède le statut d'Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial, devra améliorer sa gestion et ses performances commerciales. Il faut noter en outre qu'on se trouve dans une situation délicate, à la limite de l'illégalité, vis à vis de Bruxelles, dans la mesure où la RMN possède le monopole de la vente de cartes postales en musée. [...]
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