L'identification des services publics a toujours constitué une question centrale en droit administratif, notamment lorsqu'il s'agit de déterminer le juge compétent.
Le service public, notion utilisée pour la première fois à travers l'arrêt Blanco en fin du XIXème siècle, a connu des évolutions importantes jusqu'à aujourd'hui tant sur sa définition que sur sa conception.
Ainsi donc, l'idée de trois caractéristiques peuvent résumer ce concept très complexe de service public : en premier lieu son activité doit être une activité d'intérêt général, puis on a l'idée de prestation de service, enfin une personne publique doit être impliquée ou une personne privée engagée et contrôlée par une personne publique.
[...] Les prérogatives de puissance publique sont des pouvoirs de commandement que ne détiennent pas en principe les personnes privées. Quelques exemples de telles prérogatives peuvent être donnés : l'attribution d'un monopole, la possibilité pour l'organisme privé de bénéficier de véritables impositions ou cotisations obligatoires, ou encore d'exercer d'importants pouvoirs disciplinaires à l'égard de ses membres. On pourrait alors se poser la question suivante : les prérogatives de puissance publique sont-elles une condition nécessaire pour caractériser une activité de service public ? [...]
[...] La détention de tels pouvoirs traduit donc la présence d'un service public. La délégation des prérogatives de puissance publique de la personne publique à la personne privée dénote bien l'importance accordée à l'activité par la personne publique. En possédant de telles prérogatives, la personne privée obtient quelque chose d'une personne publique qui le rend capable d'assurer pour le compte de celle-ci une partie de ce qui est sa mission naturelle, à savoir le service public. Après avoir identifié les critères du service public et vu le caractère déterminant des prérogatives de puissance publique lors de la gestion d'une activité de service public pour la personne privée, voyons à présent les limites qu'a apportées la jurisprudence en la matière. [...]
[...] D'autres arrêts tels que ceux du CE du 22 fév.2007, APREI ou 5 oct.2007, Société UGC Ciné remettent fondamentalement en cause la nécessité du critère de PPP. Dans l'affaire APREI, le Conseil d'État estime également que l'absence de prérogative de puissance publique n'est plus un critère obligatoire à l'identification d'un service public. On assiste par ailleurs à l'émergence de nouveaux critères alternatifs : condition de création de l'activité, de son organisation, de son fonctionnement et aux obligations qui lui sont imposées. B/Par la nouvelle distinction obtenue par le faisceau d'indices Plusieurs critères servent de faisceaux d'indices. [...]
[...] Cette nouvelle méthode vient en complément de la méthode classique : elle s'y substitue en cas d'absence de prérogatives de puissance publique. On comprend alors que, selon ces conditions d'organisation et de fonctionnement, un même service public pourra être tantôt un service public administratif et tantôt un SPIC. Ainsi, on peut donc conclure en disant que la notion de service public n'est pas une notion qui aurait été inventée du jour au lendemain et dont la définition serait aujourd'hui intangible de manière définitive. [...]
[...] Et c'est au juge qu'il revient, si la loi ne le prévoit pas, de décider quelle activité est digne de cette reconnaissance. Il tient compte pour cela des aspirations de la société et de son évolution. Cette appréciation est donc assez variable. Ainsi s'explique que des activités se voient reconnaitre le caractère d'intérêt général là où il y a quelques années le juge administratif ne prenait pas en considération cette qualité. C'est le cas des activités culturelles, comme le théâtre, les activités sportives, etc. alors qu'auparavant seuls les services régaliens (défense, justice) étaient considérés comme une activité d'intérêt général. [...]
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