Juge, loi, article 24 de la Constitution, article 6 de la DDHC, interprétation de la loi, Parlement, principe de légalité, article 4 du Code civil, ratio legis, arrêt Nicolo, UE Union Européenne, arrêt Arrighi, jurisprudence, litige
Le penseur français et juge du parlement de Bordeaux, Montesquieu (1869-1755), écrit dans "l'Esprit des lois" (1748) que dans une république, "le juge est la bouche de la loi". L'idée est que le juge serait soumis à la loi, car cette norme serait parfaite. Le penseur français se fait le défenseur du légicentrisme, ce courant de pensée qui se développe au XVIIIe siècle et qui veut que la loi soit la norme étalon. L'article 24 de la Constitution dispose que "le Parlement vote la loi". La loi apparaît comme une norme qui est votée par les représentants de l'expression de la volonté générale. L'on peut aussi ajouter que la loi est une norme à portée générale qui s'applique à tous les citoyens, la DDHC consacre aux articles premiers et à l'article 6 l'égalité devant la loi. La loi au XVIIIe siècle apparaît comme une norme parfaite et sans défaut.
[...] Le juge pouvait créer des règles. La Révolution française a eu pour première conséquence d'éliminer les parlements et d'empêcher les juges de créer des normes, la Révolution française est méfiante envers les juges, d'où ce rôle de simple bouche de la loi. La première partie de ce devoir a permis de mettre en lumière, le rôle du juge dans l'interprétation de la loi, la suite de ce devoir montrera l'élargissement du rôle du juge dans l'application de la loi et son encadrement. [...]
[...] Le juge se trouve aussi soumis à un autre obstacle important qui s'appelle la sécurité juridique, la sécurité juridique c'est un principe garantissant au justiciable le caractère prévisible de la décision que le juge va rendre. On veut empêcher des revirements perpétuels. Le Conseil d'État dans un arrêt d'assemblée du 24 mars 2006, société KPMG, est venu consacrer la sécurité juridique comme un principe général du droit. Le juge doit donc assurer une cohérence au sein de sa jurisprudence pour que sa décision soit plus acceptable et ne soit pas fruit d'une incertitude pour le justiciable. [...]
[...] Hors l'article 4 du Code civil prohibe le déni de justice, le juge doit se prononcer, mais si la loi n'est pas claire et obscure. Le professeur Louis Favoreu a écrit sa thèse sur le déni de justice, le constitutionnaliste définit le déni de justice comme un « manquement à son devoir de protection juridictionnelle ». Le juge doit assurer une protection juridictionnelle, si la loi est obscure ou lacunaire, le juge doit l'interpréter pour assurer son office de dire le droit. Le juge peut pour cela user des travaux préparatoires. [...]
[...] Un second exemple, de ce rôle créateur de normes du juge se trouve dans les principes fondamentaux reconnus par les lois de la république (PFRLR). Il s'agit pour le juge de s'appuyer sur une loi républicaine qui n'a jamais été remise en cause pour fonder un principe. Le fondement des PFRLR est à chercher dans le préambule de 1946 qui est partie intégrante du bloc de constitutionnalité depuis la décision du Conseil d'État relative à la liberté d'association du 16 juillet 1971. [...]
[...] Ce respect du droit communautaire a poussé le Conseil d'État à modifier son contrôle de constitutionnalité des actes réglementaires, depuis l'arrêt Arcelor, qui est un arrêt d'assemblée du 9 février 2007, il faut rechercher si la règle constitutionnelle à un équivalent en droit communautaire. Le juge doit dans l'exercice de sa prérogative d'interprétation respecter le droit de l'Union européenne. De plus, il y a la théorie de la loi-écran, le juge administratif ne peut juger de la constitutionnalité d'un acte administratif ou d'un décret, si cet acte relève de la loi, cette théorie a été inaugurée par arrêt de section du Conseil d'État, du 6 novembre 1936, Arrighi. Le juge administratif étant toujours tenu de respecter le principe de légalité qui le soumet. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture