«L'action publique est un espace sociopolitique construit autant par des techniques et des instruments que par des finalités ou des contenus. »
Un instrument est un construit intermédiaire à partir duquel se représente le monde réel. D'après Dominique Lorrain, c'est un support qui permet d'agir, de mesurer les résultats et de corriger. Plus précisément c'est « un dispositif technique à vocation générique porteur d'une conception concrète du rapport politique/société et soutenu par une conception de la régulation. »
Le choix d'un instrument d'action publique peut révéler des transformations profondes de l'action publique ou à l'inverse de simples changements de surface. Les approches fonctionnalistes ou techniques des instruments les présentent comme dénués d'enjeux politiques. En effet, l'instrument de l'action publique (IAP) n'est traditionnellement pas un objet privilégié des analystes de politiques publiques. Il pâtit d'une mauvaise réputation liée à sa technicité, et il est souvent conçu comme un simple rouage au moment de la phase de mise en oeuvre des politiques publiques.
L'objet de cet exposé est au contraire de redonner aux instruments de l'action publique un rôle de premier plan, devenant de véritables « acteurs » en politique publique au même titre que les individus ou les partis politiques. Dans cette perspective, il s'oriente autour d'une double problématique : Quelles sont les raisons qui poussent l'acteur à choisir un instrument par rapport à un autre et quels sont les effets produits par ce choix ?
[...] En effet, si on change ne serait-ce qu'une variable, cela affecte la lecture du phénomène et par là même le classement des territoires. Ainsi les instruments d'action publique tendent à produire des effets originaux et parfois inattendus. Ce type de propriété a déjà été démontré par les travaux d'Alain Desrosières ou encore par ceux de Claude Raffestin. L'instrument : un indicateur de changement des politiques publiques Une approche par les instruments permet de mieux comprendre le processus de changement des politiques publiques. Plus précisément, on peut considérer les instruments d'action publique à la fois comme des traceurs et des vecteurs du changement. [...]
[...] En déplaçant l'analyse de l'action publique de ses finalités (ou ses objectifs) vers ses instruments, il ne s'agit pas de renoncer à étudier les jeux d'acteurs, les conflits de pouvoirs ou de valeurs, c'est-à-dire les dimensions plus classiques des policies Cette démarche part au contraire du postulat que les instruments ne sont pas neutres, qu'ils sont porteurs de représentations du monde et de l'enjeu à traiter, de conflits, qu'ils interagissent avec les réseaux d'acteurs. Une approche par les instruments permet donc de donner corps à ces dimensions et problématiques traditionnelles de l'action publique. [...]
[...] Les auteurs néo-institutionnalistes se sont intéressés aux instruments pour mettre en évidence les changements des politiques publiques. Les instruments sont des institutions au sens sociologique du terme : un ensemble plus ou moins coordonné de règles, de normes et de procédures, qui gouverne les interactions et les comportements des acteurs et des organisations. Le néo-institutionnalisme cherche à revaloriser la notion d'institution, dans son acception la plus large, en évitant tout réductionnisme et en faisant ressortir une logique utilitariste : les institutions ne sont pas uniquement destinées à sauvegarder les intérêts mobilisés ; la dynamique institutionnelle échappe en partie aux acteurs. [...]
[...] Apparaissent les prémices de la politique de la ville. Le choix des premiers quartiers dans ces années est déterminé par l'objectif d'exemplarité : on choisit des quartiers que l'on connaît déjà, parce que l'on souhaite y conduire une expérimentation exemplaire. Autre exemple : en 1995 a lieu l'alternance. Jacques Chirac est élu avec son projet de réduction de la fracture sociale Mais il se trouve face à un problème : c'est dans la géographie prioritaire que la fracture sociale est la plus visible. [...]
[...] En effet, L'instrument de l'action publique (IAP) n'est traditionnellement pas un objet privilégié des analystes de politiques publiques. Il pâtie d'une mauvaise réputation liée à sa technicité, et il est souvent conçu comme un simple rouage au moment de la phase de mise en oeuvre des politiques publiques. L'objet de cet exposé est au contraire de redonner aux instruments de l'action publique un rôle de premier plan, devenant de véritables acteurs en politique publique au même titre que les individus ou les partis politiques. [...]
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